Portrait d’une portraitiste : Tamara de Lempicka

A une époque où le mouvement du surréalisme est à son apogée, certains artistes tentent des choses à l’opposé de ce que l’on attendrait certainement d’eux. C’est le cas par exemple pour la peintre polonaise Tamara de Lempicka. Très sure d’elle et savant exactement comment elle souhaitait vivre sa vie, elle se crée son propre style qui aujourd’hui est si reconnaissable. Elle fait partie des artistes femmes les plus emblématiques de son temps. Féministe avant l’heure, qui était donc cette peintre de talent ?

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Tamara de Lempicka

Tamara Gosrka nait en 1898 à Varsovie en Pologne. Tout ce que l’on sait sur elle est parfois à prendre avec des pincettes puisqu’il se dit qu’elle avait un certain penchant pour le mensonge concernant sa vie. C’était une femme assez théâtrale, aimant se mettre en scène et certaines parties de sa vie ont parfois été remises en question. De ce que l’on sait donc, c’est qu’elle serait née au sein d’une famille très aisée. S’entendant assez mal avec sa mère, elle quitte Varsovie pour Saint-Pétersbourg où elle y retrouve de la famille. Elle côtoie alors la haute société et est d’ailleurs très amie avec les princes Ioussoupov. Vous savez, la famille aujourd’hui légendaire pour avoir organisé l’assassinat de Raspoutine ! Pour dire qu’elle côtoyait des gens vraiment très haut placés… 

En 1914, elle s’inscrit à l’Académie des Beaux Arts. Très sûre d’elle et souhaitant absolument réussir dans la vie, elle se met à la recherche d’un bon mari. Elle épouse donc en 1916 un avocat Tadeusz Lempicki, lui aussi d’origine polonaise. C’est un aristocrate et cela lui plait plutôt bien. 

Leur vie devient un peu compliqué à cause des différents conflits politiques dont la révolution bolchévique. Craignant la guerre, Tamara décide de partir à Paris. A peine mariée, mais ayant déjà des amants, elle s’arrange avec celui-ci pour que son mari et elle puissent partir le plus rapidement possible, loin des conflits. Là-bas, elle y retrouve des cousins partis un peu avant elle. Quelques tensions arrivent dans le couple puisque Tadeusz refuse de travailler. Elle se résout donc, comme énormément de réfugiés de son rang à vendre ses bijoux pour se faire de l’argent. Cette fuite et cet état d’urgence va vraiment forger son caractère déjà bien trempé. On dit de Tamara de Lempicka qu’elle est une femme très persévérante, qui ne lâche jamais rien. Elle fait tout pour atteindre ses objectifs. Très tôt dans sa jeunesse, elle a décidé de devenir peintre et de vivre de son art. Arrivée donc dans la capitale française et recommençant en quelque sorte sa vie à zéro, elle décide de commencer sa carrière. 

Tamara de Lempicka réalise exclusivement des portraits. Son style est un mélange de plusieurs choses. Elle s’inspire énormément de la Renaissance, de l’histoire des arts en général au niveau de ses compositions ou des poses de ses personnages mais il y aussi une forte inspiration du néo-cubisme. A cette époque dans les années 20, plusieurs courants artistiques émergent avec à leur tête le surréalisme. Tamara va énormément résister voire même repousser ce courant pour se rapprocher de l’Art Décoratif. Pour elle, entant que peintre, elle doit représenter quelque chose de beau. La peinture doit être exclusivement décorative. Elle s’évertue de plus à représenter la mode de son époque, le style des années folles.

Dans cet entre-deux guerres, une grosse envie de liberté nait et la peintre est là pour la représenter. Ouvertement bisexuelle, elle a de nombreuses liaisons extra-conjugales que ce soit avec des hommes ou avec des femmes. A cette époque, les femmes souhaitent une réelle émancipation et ne plus dépendre des hommes. Dans ce portrait de la Duchesse de La Salle, on y voit la marque de ce début d’émancipation. On y voit la duchesse dans des vêtements dits dans ces années là comme typiquement masculins avec une coupe à la garçonne. Ce style d’ailleurs « à la garçonne » était vraiment très en vogue et symptomatique de cette émancipation. 

Les œuvres de Tamara de Lempicka sont aussi très reconnaissables de part les couleurs utilisées. Il y en a toujours une qui prédominent, on est souvent à la limite du monochrome ou en tout cas il y a souvent un très fort contraste et la couleur prédominante ressort grandement. Elle représente aussi très souvent de très belles femmes, très bien habillées, coiffées et maquillées. Cela me fait beaucoup penser à l’artiste danoise Gerda Wegener.

La notoriété de l’artiste arrive assez vite. Elle est très présente dans la vie culturelle parisienne et ne rate aucune soirées mondaines où forcément, elle rencontre du beau monde. Rapidement, on lui fait des commandes et celles-ci lui permettent de voyager. Différentes expositions lui sont aussi dédiées que ce soit à New-York, à Paris mais aussi à Varsovie. On peut donc imaginer qu’elle vivait sa vie très confortablement. Seule ombre au tableau, elle divorce en 1928. Toujours à la recherche du meilleur parti possible, elle décide en deuxième noce, en 1933 d’épouser un baron. Cette époque commence un peu à être compliqué. Tamara de Lempicka n’est pas l’artiste la plus productive. Elle a un peu plus de 150 œuvres à son actif et sa période la plus prolifique fut entre 1925 et 1935. Elle s’est vraiment intéressée à la vie mondaine de cet entre-deux guerres. Après cces années là, elle a été un peu moins présente.

Son art se terni aussi un peu à cause d’une grosse dépression suite à son divorce. Sentant une nouvelle fois que les choses se gâtent, elle part très vite en 1939 en Amérique pour fuir la guerre. Après celle-ci, les œuvres de l’artiste tombent littéralement dans l’oubli. Peut-être que son style reflétant les années folles ne correspondait tout simplement plus à l’époque du moment. Il faut attendre les années 70 pour que l’on s’y intéresse de nouveau. Malgré tout, elle continuera de peindre mais les belles femmes apprêtées laissent place à des anges, des icones religieuses ou des paysans. C’est comme si elle s’intéressait d’un coup à des choses beaucoup plus simples. 

Portrait de Marjorie, Tamara de Lempicka, 1935

Tamara de Lempicka est donc une artiste majeure de son époque. Elle est aujourd’hui très reconnue de part son style très emblématique, propre à elle-même. En avance sur son temps, elle a d’une certaine manière participé à l’émancipation des femmes. Elle en a été un des premiers témoins et l’aura représentée subtilement dans certaines de ses œuvres.

Fascinée aussi par le cinéma et à l’âge d’or Hollywoodien, elle s’inspire énormément des plans de caméra pour son cadrage et aux grandes icones du septième art. Elle adorait d’ailleurs Marlène Dietrich. Le style de ces grandes actrices lui plaisaient énormément, elle en a tiré toute la sophistication qu’on lui reconnait aujourd’hui.

Connaissiez-vous Tamara de Lempicka ? Que pensez-vous de son style ?


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18 commentaires sur « Portrait d’une portraitiste : Tamara de Lempicka »

  1. Il y avait eu il y a quelques années une exposition à la Pinacotheque de Paris qui retraçait toute son oeuvre. Je n’avais pas perçu à l’époque son opposition au mouvement surréaliste. Mais de fait, par sa patte picturale… Merci pour cette présentation 😉

    Aimé par 1 personne

  2. Je connaissais Tamara. Et j’aime beaucoup son style. Il y a eut une belle expo qui lui était consacrée à Paris il y a quelques années.
    Le personnage est passionnant et je ne suis pas étonné d’apprendre qu’elle aimait Marlène Dietrich.
    Merci pour cet intéressant article.
    Gier.

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour à vous ! Merci pour votre petit commentaire qui me fait plaisir ! 😉
      Alors oui, en effet, Tamara s’inscrit totalement dans le mouvement art deco, elle souhaite seulement représenter sa notion personnelle de « beau », l’art sert donc juste à être admirer sans aucune autre prétention. 😉 (A l’inverse de certains qui créent afin de mettre en lumière des problèmes de société, je pense par exemple à Picasso avec Guernica, c’est un bon contre-exemple je pense ! 😉)

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