Dans l’histoire de l’art, il y a des chefs-d’oeuvres indispensables à connaitre, des classiques à ne pas rater. Parmi ceux-ci se trouve Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch. Cet incroyable triptyque, star du musée du Prado, est un incontournable de l’histoire de l’art. Il ne cesse de faire parler les historiens et autres passionnés. Entre cette précision, ce détail, son côté mystique et son incroyable modernité pour son époque, que cache donc cette oeuvre ?
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Portrait de Jérôme Bosch, attribué à Jacques Le Boucq, vers 1550
Surnommé « Maitre de l’ambiguïté » ou encore « Faiseur de diables », Jérôme Bosch, de son vrai nom Jheronimus van Aken, est sans aucun doute l’un des artistes flamands les plus célèbres de son temps mais aussi de toute l’Histoire de l’art.
L’artiste voit le jour en 1450 à Bois-Le-Duc aux Pays-Bas et chez lui, on est peintre de père en fils. On imagine donc qu’il a pu recevoir la meilleure éducation artistique qui soit. En plus de cela, sa ville natale est un véritable carrefour où il existe un très gros commerce d’art. Il est donc très facile pour lui de rencontrer du monde et de se tenir au courant de toutes les nouvelles tendances et évolutions.
Comme petit clin d’oeil à cette ville, il prendra comme nom d’artiste « Bosch » qui signifie « Bois ».

La chute des anges rebelles, Frans Floris, 1554
Concernant le contexte historique de cette époque, nous sommes clairement entre la fin du Moyen-Age et le début de la Renaissance. C’est une période extrêmement riche à tous les niveaux. On peut noter un fort essor artistique et la création de tout nouveaux commerces. Quant à la religion, elle est omniprésente. La dévotion est une priorité et l’on fait comprendre au peuple que nous sommes maitres de notre destinée dans le sens où nos choix, nos actions peuvent soit nous ouvrir les portes du paradis, soit nous mener en enfer. A nous de tirer des leçons, de nous responsabiliser et de prendre les bonnes décisions.
Jérôme Bosch est d’ailleurs connu pour ses oeuvres religieuses. Son approche est très intéressante puisqu’il fait régulièrement le lien entre péché et folie humaine. Parfois grotesques, ses oeuvres sont en réalité très souvent morales. Pour beaucoup, il est considéré comme un hérétique, très critique de la religion. Il est pourtant assez difficile de se faire une idée sur ce qu’il pensait réellement. On sait néanmoins qu’il faisait partie intégrante de la bonne société. Il faisait partie de la Confrérie de Notre-Dame qui vouait un culte à la Vierge Marie.
Sa réputation est très bonne. De nombreux commanditaires frappent à sa porte. Des gens riches, aristocrates ou encore des têtes couronnées. Jérôme Bosch est connu à travers toute l’Europe.

Le Jardin des Délices, Jérôme Bosch, entre 1490 et 1500
Mais du coup, qu’en est-il concernant Le Jardin des Délices ?
Cette oeuvre est devenue une légende. Il est difficile de savoir exactement qui l’a commandé et dans quel but. De même pour sa datation. On l’estime aux environs de 1490 et 1500. En 1517, il appartenait au Comte Henri III de Nassau-Breda. On ne sait pas si ce dernier est le commanditaire ou s’il s’agit de quelqu’un de sa famille.
Ce que l’on peut dire en tout sur Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch, c’est qu’il est composé de trois tableaux. C’est un triptyque, un format très tendance à l’époque. On peut donc l’ouvrir et le fermer.

La partie fermée est vraiment très intéressante et contraste complètement avec ce que l’on trouve à l’intérieur. Nous faisons face à un globe transparent. Il s’agirait de la création du monde. Personnellement, j’y vois surtout une vision apocalyptique de la Terre. Cette vision du triptyque fermée pousserait alors les gens à une certaine réflexion sur leur vie terrestre et ce qui pourrait potentiellement les attendre. Ici, tout est gris et sans vie.
La manière dont la Terre est représentée est assez intéressante. Il existe deux écoles concernant les croyances de cette époque. Certains historiens pensent qu’au Moyen-Age, les gens pensaient que la Terre était plate tandis que d’autres pensent le contraire. Cette représentation pose donc question puisqu’ici, Bosch représente une sorte de plateau à l’intérieur d’un globe.
Il faut savoir que l’aspect sphérique de la Terre est en réalité connue depuis l’Antiquité, mais il semblerait que l’artiste ait décidé ici de se tenir à la vision religieuse et symbolique de son époque.

Lorsque les volets s’ouvrent, nous nous tenons face à trois tableaux. Celui de gauche représente le jardin d’Eden. On y voit une figure symbolisant Dieu présentant Eve à Adam. On nous montre donc l’union des premiers humains. Tout se passe bien ici. La paix et le calme règnent. Autour d’eux se trouvent plusieurs animaux. Tous vivent en osmose. C’est une vision très utopique que l’on nous donne ici. En revanche il y a quelque chose d’étrange qui se dégage de cette partie. On y retrouve des formes étranges, voire un peu futuristes.

Le tableau central est sans doute le plus scandaleux et le plus controversé puisque l’on y voit des scènes érotiques un peu partout. On y voit des hommes et des femmes complètement nus profiter de tous les plaisirs de la vie. On retrouve aussi des fruits géants symbolisant évidemment le péché. C’est un très grand bazar organisé, il y a énormément de détails et de choses à voir. Des animaux sont aussi présents dans cette scène mais ceux-ci sont bien étranges. On retrouve d’ailleurs pas mal d’hybrides mi-hommes mi-animaux sans doute pour représenter la folie humaine et l’absurde de toute cette mise en scène.
Malgré tout, cette scène met en avant des personnages vivants tout de même ensemble en harmonie que ce soit avec les animaux, la nature ou tout simplement leur environnement. Cela pourrait symboliser la naïveté de l’être humain qui ne pense pas forcément à l’après, aux conséquences de ses actions.

La dernière partie contraste énormément avec les précédentes, elle représente l’Enfer. Les couleurs sont très sombres et la vision donnée est chaotique. Cette scène suggère la souffrance éternelle. On y voit des tonnes de monstres torturés des humains. Ils utilisent d’ailleurs des objets de plaisir comme des instruments de musique pour les torturer. Sans doute une manière de leur rappeler leur vie passée et leur faire comprendre que leurs actions ont eu cette conséquence. Les animaux qui autrefois vivaient en harmonie avec les hommes se sont retournés contre eux. Transformés en monstres, ils les châtient. Bosch explique ici que même les animaux et la nature ont réussi à être perverti par le mal.

Encore une fois, Le Jardin des Délices laisse les historiens mitigés. Est-ce que Jérôme Bosch souhaitait mettre en garde ses contemporains sur leur train de vie et les avertir d’une damnation certaine ? Ou bien, est-ce qu’il souhaitait tout simplement se moquer de cette pensée et de toutes ces croyances ? Dans tous les cas, cette oeuvre est une réelle réflexion sur la condition humaine et le destin de l’âme.
Que pensez-vous de ce tableau ?
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3 commentaires sur « Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch : Entre fascination et interprétations »