Le 2 novembre est le jour où nous commémorons nos défunts. Les tombes se fleurissent et nous prions les âmes qui nous manquent ici bas. De tout temps, nous avons fait en sorte d’honorer les morts à travers différents rituels. Au XIX° siècle, la mort n’était pas un sujet tabou comme il peut l’être aujourd’hui, bien au contraire. Pour preuve, un nouveau genre de portrait voit le jour en Europe et en Amérique, la photographie post-mortem. En quoi cela consistait et surtout pourquoi ce genre de portrait était si populaire ?
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Une petite fille qui semble assoupie
Le XIX° siècle est une période de l’histoire fascinante. C’est l’époque victorienne marquée par de grosses épidémies mais c’est aussi l’émergence des mouvements spirits avec Allan Kardec en France et les soeurs Fox aux Etats-Unis. La mort y est omniprésente, elle n’est pas tabou. La photographie quant à elle voit le jour et révolutionne l’art du portrait. Elle coûte moins cher qu’un tableau et attire donc beaucoup de personnes même des gens de milieux plus modestes. Tout était donc en place pour que la photographie post-mortem voit le jour et se développe.

Deux soeurs mises en scène avec leurs poupées
En réalité, la représentation d’un défunt à toujours existé. Les peintres représentaient des morts dans leur lit en insistant particulièrement sur la pâleur de leur peau mais aussi sur leur relâchement musculaire. Ce sujet permettait à l’artiste de montrer son savoir-faire et sa technique. Nous avons eu aussi la mode des masques mortuaires mais aussi celle des gisants. Les défunts étaient dans ce cas représentés sous leur meilleur jour, vêtus de leur plus beaux apparats. C’était alors une mort idéalisée. Encore une fois ici, on pouvait admirer le talent de l’artiste dans cette représentation.

Un couple photographié avec leur défunte fille
La photographie post-mortem a été quelque chose de très populaire au XIX° siècle. Elle permettait à la famille de garder une image, parfois la seule, de leur défunt. Cette photographie devenait alors un objet de deuil. Elle était exposée dans un cadre dans la maison ou secrètement gardée dans un médaillon. Cette pratique peut alors nous paraitre macabre mais en réalité, elle témoigne d’un grand amour et d’une peur de l’oubli. Capturer l’image de son défunt, c’était en quelque sorte le garder prêt de soi.

Un frère et ses deux soeurs
Parmi ces photographies, on retrouve beaucoup d’enfants. Au XIX° siècle, la mortalité infantile faisait rage. Beaucoup d’enfants mourraient avant cinq ans notamment à cause de toutes ces épidémies. On retrouve donc aujourd’hui énormément de photographies d’enfants en très bas âge ou encore d’adolescents.
Comme je vous le disais, cet art était si courant qu’en 1842 à Paris, l’atelier Frascari était spécialisé en photographie post-mortem et proposait même de se déplacer directement à domicile pour arranger les familles. Evidemment, il fallait être rapide puisqu’il fallait photographier le défunt en bon état, avant que la mort ait fait son oeuvre sur le corps…

Deux soeurs. La défunte se tient debout grâce à un tuteur
Naissent alors des scènes étranges voire un peu mystiques et spectrales. Les corps sans vie sont mis en scène allongés dans leur lit, sur un canapé ou dans leur berceau pour les plus petits, comme s’ils dormaient simplement. Mais parfois, la famille souhaitait être photographiée aussi. On voit alors des portraits de famille. Une maman avec son bébé parti bien trop tôt dans ses bras, deux soeurs assises l’une à côté de l’autre sur un canapé, des parents autour de leur fille assise… Il existait même des accessoires pour faire tenir le corps debout, les yeux ouverts. Les photos étaient d’ailleurs souvent retouchées notamment pour redessiner les pupilles et tenter de donner un semblant de vie à la défunte personne.

Victor Hugo
Encore une fois, cet art de la photographie post-mortem peut paraitre glauque, macabre, peut-être même indécent ou irrespectueux pour nous aujourd’hui, mais à l’époque, on était très habitué à la mort. Les gens mourraient très souvent à la maison entourés de leur famille. Nous n’avions pas le même rapport au corps. Et puis surtout, se faire prendre en photo coûtait tout de même un peu cher. La photo prise du défunt était souvent la seule et unique. Cette photo était donc l’ultime souvenir matériel que les familles pouvaient s’offrir. Elle aidait au deuil des parents et devenait parfois un objet de dévotion. On priait devant ces photos. On pensait aussi que la photographie permettait de capturer une parcelle de l’âme du défunt. Dans un sens, celui-ci restait encore un peu à nos côtés et veillait sur nous…
Connaissiez-vous la photographie post-mortem du XIX° siècle ?
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Ai-je bien compris que les deux sœurs dans la première photo sont mortes ? Ou est-ce juste celle qui est allongée ?
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Celle allongée est décédée en effet. C’est ce qui rend ces photos assez mystiques. On en vient à se demander qui est le défunt. Mais il y a toujours quelques indices pour nous donner la réponse… 👀
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