La Régence à Paris (1715-1723) au Musée Carnavalet

Depuis le 20 octobre et jusqu’au 25 février, le musée Carnavalet propose une exposition dédiée à une période très souvent oubliée de l’histoire : l’époque de la Régence. Courte période, puisqu’elle n’a duré que huit ans, le musée décide de s’y intéresser car elle aura été tout de même une époque charnière. Après un très long règne, Louis XIV décède et il décide de nommer comme successeur son arrière petit-fils, celui qui deviendra Louis XV.

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Connu comme étant le roi du Grand Siècle, Louis XIV celui que l’on appelait le roi soleil, régna de 1638 jusqu’à sa mort en 1715. Il est comme vous pouvez l’imaginer le roi ayant régné le plus longtemps. Ayant vécu jusqu’à ses 76 ans, il ne lui reste pas de fils pour prendre sa place entant que roi de France. Il souhaite alors faire couronner un de ces fils illégitimes qu’il a eu avec Madame de Montespan. Mais évidemment, tout le monde s’y oppose. Il décide alors de faire couronner son arrière petit-fils, Louis de France.

Le futur Louis XV est orphelin. Et lorsqu’à la mort de son grand-père Louis XIV, il est chargé de le remplacer entant que roi de France à seulement 5 ans, il lui faut un régent. Ce rôle sera attribué au duc Philippe d’Orléans, neveu du roi soleil.

Lorsque Louis XIV décède, beaucoup de changements s’opèrent. Le pouvoir lors du règne du roi soleil a été décentralisé. Le roi, traumatisé par la fronde part à Versailles. A sa mort, il est décidé que le nouveau roi retournerait à Paris. Déserté pendant 40 ans, le Palais Royal des Tuileries est réaménagé. Avec la venue de Louis XV et celle du duc d’Orléans, c’est toute la vie politique qui est amenée à Paris. La ville voit alors sa population décuplée.

C’est une période de grande évolution que ce soit du côté économique, politique mais aussi du côté philosophique ou artistique. Il ne faut pas oublier que le Régent, le duc d’Orléans, est le fils du dit « Monsieur ». Le frère de Louis XIV est connu comme étant un grand libertin qui souhaitait s’affranchir des codes qui lui étaient imposés et jouissait d’une grande liberté de pensée. On peut donc facilement s’imaginer que son fils ait lui aussi grandi dans une totale liberté où l’amusement régnait.

C’est une époque aussi où l’on voit de grands noms émerger tels que Voltaire ou Montesquieu. Avec eux, c’est l’esprit des Lumières qui naît, un courant de pensée où la raison est maîtresse et où l’on s’autorise à la critique ce qui peut parfois s’avérer problématique comme vous pouvez l’imaginer. Cela va d’ailleurs faire pas mal bouger les choses notamment en ce qui concerne la politique.

En attendant, le Régent met un point d’honneur à ce que l’éducation du petit souverain soit à la hauteurs des attentes que l’on peut avoir pour lui. Il dispose donc des meilleurs enseignements qui soient. Politique, géographie, histoire mais aussi danse, musique, botanique, équitation, tactique militaire… Aucune matière ne lui est épargnée.

Le musée Carnavalet nous propose donc une exposition thématique qui revient sur les thèmes majeurs de cette période et ses grandes innovations. A travers 200 œuvres (peintures, sculptures, art déco…), nous sommes invités à découvrir le Paris qui deviendra la capitale culturelle de France.

Car oui le Régent, Philippe d’Orléans, est un grand passionné d’art. On lui connaît de nombreux talents comme la peinture et la musique. On lui connaît meme la création de deux opéras, faits plutôt rares pour un prince. Avec la régence, il n’a plus vraiment le temps de s’afférer à ses passions, beaucoup trop occupé par la vie politique mais il tente tout de même de remettre l’art sur le devant de la scène. Des salons littéraires sont créés de même que des spectacles publiques organisés dans les jardins des Tuileries. Le théâtre italien lui aussi renaît de ses cendres. Une effervescence se ressent alors dans la ville. On organise même des bals masqués ouverts à tous moyennant un écu qui se terminent très souvent en soirée libertines. Le Régent est bien le fils de son père…

Côté économie, on peut dire qu’il y a eu du travail à faire puisque les finances du pays sont tout de même dans un état précaire. On tente alors de nouvelles actions comme par exemple le fait de marchander ce que j’appelle « la vie à la francaise » à travers différents objets et mobiliers partout à travers l’Europe. De plus, des réformes financières sont entreprises soufflées par l’économiste écossais John Law au Régent. Petit à petit, le pays arrive à sortir la tête de l’eau et à maintenir son commerce.

Malgré une période courte, l’époque de la Régence reste un moment de l’histoire qui mérite que l’on s’y attarde un moment. Souvent oubliée, on parle tout de même ici d’une période de huit années où il se passe beaucoup de choses que ce soit au niveau de l’évolution de l’industrie, de la politique, de l’économie mais aussi dans le domaine de la culture. N’hésitez donc pas à aller faire un tour au musée Carnavalet et à m’en dire des nouvelles.

Et vous concernant, la période de la Régence, ça vous parle ?

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