Brancusi, au Centre Pompidou de Paris

Jusqu’au 1er juillet, le Centre Pompidou propose une rétrospective de grande envergure dédiée au sculpteur phare de l’époque moderne, Constantin Brancusi. Sur plus de 2 000 mètres carré, l’exposition vous plonge dans l’univers de ce sculpteur d’origine roumaine qui aura marqué l’histoire de l’art. 

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Qui est Constantin Brancusi ?

Constantin Brancusi nait le 19 février 1876 en Roumanie et meurt le 16 mars 1957 en France, à Paris où il résidait, à l’âge de 81 ans. Il est considéré comme l’un des sculpteurs modernes les plus influents de son époque.

Il commence tout naturellement par des études d’art en faisant un passage de trois ans à l’Université nationale d’art de Bucarest jusqu’au jour où il décide en 1903 de rejoindre la France à pied. Paris a toujours été un endroit important pour les artistes et le monde de l’art. Beaucoup souhaitait rejoindre la capitale française pour essayer de percer dans le milieu. C’est donc ce que décide de faire aussi Brancusi. Il décide alors de partir à pied en passant par Vienne, Munich ou encore la Bavière… Au fur et à mesure de ses arrêts, ils découvrent une tonne de choses qui le nourriront et qui auront une influence sur son art futur.

Arrivé à Paris, il s’inscrit aux Beaux-Arts et ouvre son premier atelier. Il a aussi la chance d’étudier auprès d’Auguste Rodin qui est clairement une référence dans le monde de la sculpture. Cette collaboration ne sera pas de longue durée puisqu’il décidera de partir au bout d’un mois : « Il ne pousse rien à l’ombre des grands arbres« . Brancusi reconnait néanmoins le talent du sculpteur français. Ce dernier aura une forte influence sur l’oeuvre de son élève.

Constantin Brancusi est très reconnu de son vivant, que ce soit en France, son pays d’adoption (il obtient la nationalité française en 1952), en Roumanie, dans son pays d’origine, mais aussi à l’étranger où il exposera de nombreuses fois.

A sa mort, il lègue la totalité de son travail ainsi que son atelier situé à Montparnasse à l’Etat français.

Le lien entre le Centre Pompidou et Brancusi :

A la mort de Constantin Brancusi en 1957, celui-ci a décidé de légué tout son atelier au Centre Pompidou à une seule condition : que son atelier soit reproduit exactement à l’identique. Le musée a tenu sa promesse et les spectateurs peuvent donc visiter l’atelier à leur guise. Mais je ne sais pas si vous êtes au courant, le Centre Pompidou va très prochainement fermer ses portes un long moment pour cause de travaux de grande envergure. L’atelier a donc dû être vidé et quelle meilleure moment du coup pour en faire profiter les visiteurs à travers une toute nouvelle exposition ? 

Le Centre Pompidou avait déjà dédié une exposition à cet artiste en 1995. C’est donc presque trente ans plus tard qu’il réitère à travers une exposition rétrospective. Sur plus de 2 000 mètres carré, l’exposition reprend tous les grands thèmes de son œuvre. Sculptures, dessins, photographies, documents intimes… C’est une exposition très riche qui vous y attend. 

Le style de Brancusi :

Constantin Brancusi est connu comme étant le pionnier de la sculpture moderne. Ses sculptures sont pour le moins simplifiées au maximum. Il ne laisse pas forcément de place à la figuration, tout est lissé, imperceptible. Heureusement que le titre des œuvres nous informe sur ce que l’on voit. Cela laisse une grande place d’une certaine manière à l’imaginaire.

Brancusi a été un pionnier dans son genre, un visionnaire. Grande figure de la sculpture moderne mais aussi de l’abstraction, il inspirera toute une génération d’artistes surréalistes. Il ouvre en quelque sorte la voie.

On peut aussi noter que Brancusi travaille par séries d’oeuvres. On retrouve la série des oiseaux, celle des coqs ou encore celle des poissons. Il en profite pour les reproduire dans différents formats, matériaux ou couleurs. 

On pourrait donc se demander pourquoi l’artiste travaillait-il autant par série ? Peut-être dans une quête de perfection ? De découverte ? Il y a dans cela quelque chose d’assez obsessionnel. Certaines séries ont duré sur plusieurs décennies…

Ses inspirations :

Ses inspirations sont vraiment diverses et variées. Brancusi s’intéresse à tout ce qui s’est fait avant lui notamment aux arts archaïques. Il reprend énormément de sculptures qu’il photographie et qu’il tente de reproduire et de simplifier, lisser au maximum.

Ses contemporains l’inspirent tout autant, on peut par exemple une nouvelle fois faire référence à Auguste Rodin qui d’ailleurs travaille lui aussi énormément en série. Brancusi reprend la sculpture du très célèbre Baiser de Rodin tout en la réinterprétant. Il fera d’ailleurs une série dédiée au Baiser.

La question des genres :

Constantin Brancusi, dans son envie de simplifier au maximum les formes, peut parfois jouer avec une certaine forme d’androgynéité. D’une certaine manière, et sans doute sans le vouloir, il gomme toutes les formes qui pourraient nous aider à reconnaitre ce qui se tient devant nous.

Il fera d’ailleurs scandale avec sa sculpture Princesse X. De base, cette sculpture est censée être un portrait hommage à la Princesse Marie Bonaparte. Ce qui devait être un portait de femme avec un visage, un cou très allongé et une poitrine est littéralement confondu avec un phallus. Cette oeuvre sera alors refusée dans plusieurs salons.

L’importance du socle : 

L’artiste donne aussi une grande importance au socle. Celui-ci fait partie intégrante de son oeuvre. Il lui donne tellement d’importance qu’il le décline même à travers plusieurs œuvres dédiées comme ces colonnes de socles mis les uns sur les autres. Installées en Roumanie, en hommage aux jeunes roumains morts lors de la Première Guerre Mondiale, ces colonnes pouvaient atteindre jusqu’à 30 mètres de hauteur. C’est intéressant de voir que Brancusi donnait de l’importance à tous les détails même au socle et qu’il invitait ses spectateurs à voir son oeuvre dans sa totalité !


La retrospective consacrée à Brancusi est donc à découvrir au Centre Pompidou jusqu’au 1er juillet. N’hésitez donc pas à aller y faire un tour et à prendre le temps aussi de déambuler dans les collections permanentes avant que le musée ne ferme ses portes pendant un très long moment.

De mon côté, j’ai beaucoup aimé cette exposition. Je ne suis pas forcément très attirée par l’art contemporain mais il vrai que lorsque l’on se penche un peu plus sur les oeuvres et leur histoire, elles prennent un peu plus de sens. Comme quoi, il faut savoir être curieux !

Connaissiez-vous Constantin Brancusi ?

L’exposition vous donne-t-elle envie d’aller en découvrir davantage ?


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2 commentaires sur « Brancusi, au Centre Pompidou de Paris »

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