Boldini, le peintre de l’élégance

Aujourd’hui, l’exposition intitulée « Boldini, les plaisirs et les jours » du Petit Palais ferme ses portes. Soixante ans après une première rétrospective, le peintre italien, français de cœur, était une nouvelle fois à l’honneur dans une large exposition regroupant pas moins de 150 œuvres, objets, costumes et autres accessoires. Jouissant d’un grand succès de son vivant, Giovanni Boldini est considéré comme un témoin majeur de la vie parisienne de la fin du XIXème siècle et du début du XXème. Parcourons donc dès à présent la vie et l’œuvre de ce talentueux portraitiste.

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Autoportrait, 1892

Autoportrait, 1892

Giovanni Boldini naît à Ferrare en Italie le 31 décembre 1842. On sait qu’il faisait partie d’une fratrie de huit enfants et que ses parents étaient plutôt aisés. Sa mère était assez fortunée de part sa famille et son père était un artiste. Le jeune Boldini très jeune hérite donc du talent de son père et se met très tôt à dessiner. Soutenu par ce dernier, il quitte assez vite l’école pour parfaire son éducation artistique et entre dans un atelier. Comme beaucoup d’artistes avant lui, il apprend en reproduisant des œuvres de grands maîtres italiens. 

Portrait de la Comtesse Charlotte Aloisi Papudoff, 1869

Portrait de la Comtesse Charlotte Aloisi Papudoff, 1869

En 1864, il décide de partir à Florence qui est la capitale italienne de l’art. Là-bas, il y rencontre de nombreuses personnes qui vont l’introduire dans les cercles artistiques de la ville. A partir de là, il se fait très vite une clientèle et commence à vendre ses propres œuvres. Il fait ensuite la rencontre d’une riche anglaise qui le fait rentrer dans le milieu mondain où il rencontre bourgeois et aristocrates qui lui passent de nombreuses commandes. 

Berthe fumant, 1874 / Jeune fille au crochet, 1875

En 1871, Boldini débarque à Paris dans l’optique d’y rester juste quelques mois pour ensuite retourner à Londres là où il réside. Mais au final, il tombe littéralement amoureux de la « Ville Lumière » et y restera pendant 60 ans !

A cette époque, il ne faut pas oublier que le courant artistique dominant en France est l’impressionnisme. Les artistes sortent de leur atelier pour aller peindre la lumière et son effet sur la nature et les couleurs. Boldini lui se détourne un peu de ça et aime peindre dans le calme de son atelier. Déjà attiré par l’art du portrait, très à la mode au XVIIIème mais qui s’est littéralement essoufflé au profit des scènes de genre, il va devoir pendant un temps rentrer dans le moule de manière purement stratégique. Il veut se faire de l’argent. Il se rapproche même d’un marchand d’art pour promouvoir ses œuvres. Il fait aussi la rencontre de Berthe, sa jeune muse et amante qui pose régulièrement pour lui. 

En traversant la rue, 1873-1875 / Conversation au café, 1879

Boldini prend aussi plaisir à montrer la vie parisienne dans ses œuvres. Il est très vite réputé pour cela dans le sens où il donne une très bonne image de la France après les dégâts de la guerre franco-prussienne de 1870. Il dépeint une capitale de la France riche, en mouvement et en pleine évolution, à la pointe de la modernité. A l’étranger, la France fascine. L’artiste n’hésite donc pas à représenter les fameux cafés et leur terrasse ou les petites rues étroites où se croisent piétons et charrettes. Ses techniques sont très interessantes et modernes pour l’époque : de nombreux points de fuite, du mouvement, un regard cinématographique…

Portrait de Mme Torri, danseuse à l’Opéra, 1900 / Scène de fête au Moulin Rouge, 1889

Comme beaucoup d’artistes, il fréquente aussi beaucoup la vie nocturne que ce soit les salons, les théâtres ou les cabarets. Il se fait de nombreux amis et parmi eux, nous pouvons citer Edgar Degas, qui l’inspire énormément ou encore Marcel Proust. Toutes ces œuvres traitant de la vie parisienne participeront donc à la renommée et à la bonne réputation de Paris

Portraits d’Emiliana Concha de Ossa, 1888

Après avoir pendant un moment fait ce que l’on attendait de lui et surtout ce qui était à la mode à cette époque c’est-à-direct des scènes de genre, Giovanni Boldini décide de revenir à son premier amour : le portrait. Il excelle tellement dans ce domaine que bourgeois et aristocrates se ruent vers lui, dans son atelier, pour se faire tirer le portrait. Sa technique est plutôt intéressante puisque le point de vue légèrement abaissé allonge le corps de ses modèles et les fait paraître plus grande, la ligne de corps est poussée. De plus, le cadrage est très serré et ne laisse apercevoir que le modèle. Tout cela va devenir sa marque de fabrique. Il va aussi exceller au niveau du travail des couleurs en réalisant différentes nuances de blanc, de rouge, de noir… 

Feu d’artifice, 1892-1895

Feu d’artifice, 1892-1895

Les portraits de Boldini rencontrent un vif succès ! En même temps pour les avoir vus en vrai, ils sont assez incroyables et fascinants de modernité. C’était intéressant de pouvoir s’approcher au maximum et d’y voir les coups de pinceaux et les différentes teintes de couleur. Les portraits de Boldini sont vivants, saisissants de mouvement. Son travail lui apporta énormément de succès mais aussi beaucoup de critiques. Beaucoup disaient qu’il ne faisait que de se répéter, qu’il reprenait la même formule à chaque fois. 

Portait de Luisa Casati, 1908 / Portrait de Rita de Acosta Lydig, 1911

Boldini de son vivant est si célèbre qu’il peut se permettre d’immortaliser les stars du moment comme par exemple la célèbre Casati. Il est très vite considéré comme le maitre de l’élégance, le peintre des femmes. L’artiste italien crée littéralement la mode et toutes les femmes rêves de se vêtir comme celles qui se trouvent dans ses tableaux, c’est en réalité assez fou quand on y pense. Boldini dicte donc les modes et immortalise les créations de grands designers tels que Worth ou Doucet.

Acclamer d’un côté mais vivement critiquer de l’autre, on lui reproche de mettre en avant la vanité de la vie, des choses futiles et inintéressantes. Mais comme je le dis souvent, l’art n’a pas toujours pour vocation de délivrer un message puissant, parfois il sert juste à être beau et c’est aussi très bien comme ça.

Portrait de l’actrice Alice Regnault, 1884 / Portrait de Lady Colin Campbell, 1894

Giovanni Boldini est donc un artiste majeur de la Belle Époque. Cet italien tombé amoureux de la ville lumière ne devait à la base n’être que de passage mais au final, il est littéralement tombé sous le charme de la capitale. Il y fera toute sa carrière et participera à la renommée de Paris. Ayant d’abord suivi la mode des scènes de genre, c’est finalement ses portraits qui feront de lui l’artiste que l’on connaît encore aujourd’hui. Grand amateur de mode et surtout de femme, il saura les mettre en valeur dans ses œuvres et verra défiler dans son ateliers bourgeoises, princesses et autres héritières.

Il tentera de représenter les plaisirs de la vie à Paris et la mode en fera grandement partie puisque déjà à l’époque et depuis bien longtemps, la capitale francaise est aussi la capitale de la mode. Son style est unique et reconnaissable entre mille. Coloriste de talent, il aura su montrer toute l’étendu de son savoir faire à travers de nombreux pastels. 

Le peintre de l’élégance décèdera à l’âge de 88 ans en 1931 à Paris, sa ville de cœur.

Que pensez-vous des œuvres de Giovanni Boldini ?


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3 commentaires sur « Boldini, le peintre de l’élégance »

  1. L’élégance peut avoir de nombreuses formes, mais ce qui me vient toujours à l’esprit avec ce mot, c’est la mode féminine. Les belles tenues, les jolies associations de pièces et de couleurs… 🙂

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