John Willie, grand maître de l’art fetish

Etant tombée assez jeune sur les si célèbres couvertures du magazine « Bizarre » créé en 1946 par John Willie, je remarque aujourd’hui que très peu de personnes connaissent cet artiste qui a pourtant énormément inspiré les générations après lui que ce soit dans le monde de la mode ou encore dans la photographie. En faisant mes recherches, j’ai d’ailleurs trouvé très peu d’articles le concernant. Je me suis donc dis qu’il serait assez intéressant de revenir un peu sur la vie de cet homme afin que plus de personnes puisse enfin découvrir son travail. Plongeons-nous donc dès à présent dans le si sulfureux univers de John Willie.

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John Willie, Bizarre magazine

John Alexander Scott Coutts est un artiste britannique né à Singapour en 1902. J’ai eu énormément de mal à trouver de la matière pour cet article à vrai dire car comme je le disais plus haut, très peu d’articles lui ont été dédiés. C’est comme s’il avait été oublié, mis de côté, alors qu’il a inspiré énormément d’autres artistes après sa mort en 1962 et qu’il était surtout considéré comme un maître dans son domaine. Son nom d’artiste, John Willie, reste néanmoins une grosse référence pour les adeptes du milieu fetish.

Revenons donc sur les quelques éléments que j’ai pu trouver. Sa vie semble d’abord assez flou. On sait tout de même qu’il fut officier dans l’armée britannique. Il épouse très vite une danseuse de cabaret mais malheureusement, à cause de ce mariage non validé par son supérieur, il est obligé de quitter l’armée. Ce départ de l’armée déçoit énormément son père, il décide donc de déménager avec sa femme en Australie, à Brisbane en 1926.

John Willie, fetish

A cette époque, on ne sait pas trop comment Willie gagnait sa vie. On le dit chauffeur de taxi, marin, policier, sportif de haut niveau et même espion ! La réalité semble donc assez flou et rend son personnage très mystérieux. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que suite à sa rencontre avec une association locale de fétichistes de talons hauts, il commence à vendre ses illustrations et ses photographies. Cette association lui permet de rentrer dans un tout nouveau monde où il rencontre énormément de gens et donc de potentiels clients. Il y rencontre d’ailleurs Charles Guyette et Irving Klaw qui lui ouvre les portes de l’univers fetish.

Dans cette association, il y rencontre aussi des modèles prêtes à poser pour lui. Après avoir divorcé de sa première épouse en 1930, il rencontre Holly quelques années plus tard. Elle aussi est une adepte de talons hauts. Les deux ont clairement le même goût pour la culture du fétichisme. Elle pose régulièrement pour lui. c’est d’ailleurs elle que l’on peut voir sur les photos ci-dessus. Elle devient littéralement sa muse. 

Mais d’ailleurs, le fétichisme, qu’est-ce que c’est ? Le fétichisme est un synonyme du mot « vénération ». On le définit comme étant une « admiration exagérée et sans réserve ». C’est en réalité quelque chose de très vaste et varié. Tout le monde est fétichiste de quelque chose quand on y réfléchit. Il n’y a rien de plus mental et spirituel que le fétichisme. Pourtant, cette notion a toujours été victime de quelques aprioris et préjugés, cela sans doute, à cause de la connotation sexuelle à laquelle on l’a rattachée. 

Concernant John Willie, il était obsédée par les chaussures, les talons hauts, les bottes, les bas coutures mais aussi et surtout par les femmes en détresse. Très grand amateur de BDSM (Bondage, Domination, Soumission, Masochisme), il réalise des séries de photographies où l’on peut y voir des femmes attachées et bâillonnées. Ces photographies sont certes sulfureuses quand on y réfléchit mais il s’en dégage un certain chic et une certaine élégance. Dans leur ensemble, elles sont assez sophistiquées. Pourtant, à cette époque, elles étaient considérées comme du « soft-porn ».

John Willie, fetish

En plus de cet intérêt pour le corps féminin, Willie s’intéresse aussi à la mode et à tout ce qui peut mettre en valeur les courbes. Il dessine régulièrement des costumes, des vêtements qui mettent en valeur les formes féminines et créé carrément une collection de chaussures dites « exotiques ». Ces chaussures ont des talons incroyablement hauts et très peu confortables mais donnent une certaine cambrure aux pieds et restructurent le corps en poussant les fesses en arrière et en ramenant la poitrine en avant. Certaines paires rendent aussi la démarche impossible et encore une fois renvoie à la demoiselle en détresse, à la soumission et au fait d’être à la merci de quelqu’un. 

John Willie est principalement connu pour sa revue « Sweet Gwendoline » sortie en 1949. Celle-ci est littéralement devenue une icône dans le milieu du bondage. Quant à son magazine « Bizarre » publié de 1946 à 1959, il a de nombreuses fois soulevé les foules et a du être arreté à plusieurs reprises. Le magazine réunissait néanmoins énormément de fan et Willie recevait beaucoup de lettres d’amateurs de BDSM qui lui racontait leurs fantasmes. L’artiste s’inspirait de ces courriers pour illustrer les prochains numéros de son magazine. Cela créa une sorte de communication, de lien, entre lui et ses fans.

Tout de même souvent controversé car considéré comme pervers et immoral, John Willie décide de vendre son magazine sans forcément prévenir du changement de propriétaire. L’ADN de la revue resta dans tous les cas le même. 

John Willie est donc un artiste plutôt sulfureux pour l’époque. Il met en avant des femmes que l’on n’avait sans doute pas l’habitude de voir. Ces femmes sont d’ailleurs souvent dominatrices, aventurières, toutes corsetés avec parfois un petit côté super héroïne bien loin de l’image de la femme des années 40-50 que l’on peut avoir. Il nous donne une autre vision de la pin-up, une pin-up un peu plus sombre et peut-être aussi un peu moins passives. Willie est aussi considéré comme ayant été un précurseur et grand défenseur de la liberté sexuelle.

Décédé en 1962 en Angleterre suite à une tumeur cérébrale à seulement 60 ans, l’artiste se voit quelque peu oublier. Ceci peut peut-être s’expliquer par le fait que sentant son heure arriver, il aurait détruit toutes ses archives. Très peu d’originaux existent donc aujourd’hui et rares sont les chanceux à posséder une illustration signée John Willie. Son travail refait peu à peu surface dans les années 80 lorsque le fétichisme et le BDSM reviennent un peu à la mode. Et en parlant de mode, il aura inspiré bon nombre de designer que ce soit au niveau de la chaussure que de la lingerie ou du textile. Il a aussi inspiré de nombreux photographes comme Gene Bilbrew ou Eric Stanton ou encore des modèles comme l’incroyable Bettie Page qui a d’ailleurs souvent été publiée dans le Bizarre Magazine.

Connaissiez-vous John Willie ? Qu’en pensez-vous ?

Considéré comme un maître dans son domaine, je me suis dis qu’il serait intéressant de le mettre un peu en avant ici. Je sais d’ailleurs qu’un documentaire retraçant sa vie et son art est en préparation. On en apprendra peut-être davantage sur ce mystérieux artiste !


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