Ron Mueck, de retour à la Fondation Cartier pour l’art contemporain

Pour la troisième fois, la Fondation Cartier pour l’art contemporain invite le sculpteur australien Ron Mueck au sein de ses murs. Cet artiste mondialement connu pour ses sculptures XXL hyper réalistes exposent différentes œuvres monumentales encore jamais montrées en France. En plus des œuvres déjà exposées ailleurs dans le monde, il en réalise une toute nouvelle juste pour l’occasion. Révélé en France en 2005, la Fondation Cartier continu de suivre l’artiste et permet donc de voir avec le recul son évolution.

Vous me connaissez, je ne suis pas une spécialiste de l’art contemporain. Mais quand la Fondation Cartier pour l’art contemporain m’a envoyée une invitation afin de venir découvrir l’exposition dédiée à Ron Mueck illustrée par la sculpture Mass, j’ai tout de suite été interloquée. Forcément voir tous ces crânes empilés les uns sur les autres dans un bazar plutôt bien organisé, ça a piqué ma curiosité.

J’avais déjà pu voir des photos passer de sculptures hyper réalistes représentants des corps parfois complètement nus aux dimensions immenses sans vraiment rattacher le de nom de Ron Mueck à celles-ci. J’ai donc pu découvrir qui était ce sculpteur australien et quels étaient ses thèmes de prédilections.

S’il y a bien un mot qui me vient en tête pour décrire l’œuvre de Ron Mueck, ce serait « étrange ». Un thème qui me fascine d’ailleurs beaucoup aussi.

Lui qui est connu pour représenter le corps humain avec toutes ses spécificités et sous toutes ses coutures que ce soit l’aspect de sa peau, les plis du corps, les rides, les cheveux ou encore les ongles, cette fois-ci, il a décidé d’exposer dans la première salle une installation monumentale, sans doute la plus plus grande qu’il n’ait encore jamais réalisée représentant cette fois-ci ce que l’on trouve sous la peau, ce qui n’est pas perceptible à l’œil nu.

Cette oeuvre intitulée Mass a été réalisée pour la toute première fois en 2017 et a été commandée par la National Gallery. Ron Mueck s’adapte à chaque fois à la superficie de la salle. Celle fois, ce n’est pas moins de 100 crânes qui ont été exposés à la Fondation Cartier. La symbolique du crâne est hyper interessante puisqu’on la retrouve tout au long de l’histoire des arts. Le crâne fait référence au genre des vanités, à la brièveté de la vie, au fameux « memento mori ». De manière plus récente, le crâne est aussi un symbole très utilisé dans la culture populaire. Il rebute et fascine à la fois.

Nous sommes donc invités à déambuler à l’intérieur de cette installation. Chaque crânes a été posés individuellement.

Tout comme la symbolique du crâne, on peut clairement dire que les sculptures de Ron Mueck rebutent et fascinent à la fois.

En effet, ces sculptures hyper réalistes sont vraiment incroyables. C’est tout de même interessant de se rappeler qu’à l’origine, dans les années 90, Ron Mueck travaillait dans la production de mannequins pour des publicités. Il avait d’ailleurs sa propre entreprise. Avec ses sculptures, il tend à se rapprocher le plus possible de la réalité. En revanche, le choix des dimensions, une dimension XXL dans ce cas précis, marque une césure avec la réalité et la remet en question.

Personnellement, ça me fait forcément penser au monde d’Alice au Pays des Merveilles où les dimensions sont complètement aléatoires et où au final, on ne sait plus vraiment ce qui est réel ou non.

De plus, je trouve que cette dimension XXL donne un côté assez monstrueux à ce qui est représenté. C’est comme si on nous mettait la réalité en face, en gros plan. Ici, on a un nourrisson qui semble tout droit sortir du ventre de sa mère. Il a encore du sang sur lui et a la peau toute fripée. En face de cette sculpture, je me suis dis qu’une naissance devait être un moment assez violent en réalité, que ce soit pour la mère mais aussi pour le nouveau né.

Ron Mueck représente aussi très souvent des personnes âgées et je me dis qu’encore une fois, c’est une manière de nous montrer la réalité des choses. Le temps a un impact sur nous, sur notre corps et rien ni personne ne peut contrôler cela. Tout n’est que vanité n’est-ce pas ?

Pour cette nouvelle exposition à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Ron Mueck a réalisé une toute nouvelle oeuvre juste pour l’occasion. Il s’agit de l’œuvre En Garde représentant trois chiens. Ceux-ci ont l’air prêts à attaquer.

Arrivant dans la salle, j’ai tout de suite pensé à Cerbère, le chien à trois têtes gardien des Enfers dans la mythologie grecque. Quand on sait que Ron Mueck a pour sujet de prédilection l’existence, ce n’est sans doute pas déconnant de ma part d’avoir pensé à cette référence.

Cette nouvelle sculpture mesure presque trois mètres de haut. C’est aussi la seule oeuvre de l’exposition qui représente des animaux. Sont-ils des chiens de garde ? Des animaux de compagnie ? Protègent-ils une trésor ? C’est à nous de décider…

En nous mettant face à ses œuvres, Ron Mueck nous pousse à réfléchir à notre relation au corps mais aussi au sens de la vie. Il tente aussi de nous faire prendre conscience du temps qui passe. Il y a en réalité quelque chose de très fataliste ici concernant la condition humaine mais dans un sens l’artiste nous pousse à être dans l’acceptation. Accepter que notre corps change et évolue, pas forcément de la façon dont on aimerait. Accepter que le temps passe et que l’on ne pourra jamais lui courir après. Il nous glissera toujours entre les doigts.

Cet homme représenté dans un bateau est l’une des œuvres les plus emblématiques de l’artiste australien. Elle a été réalisée en 2002. Il y a un fort sentiment de solitude qui en émane. Une solitude que chacun peut ressentir et dans un sens cela fait d’elle une oeuvre intemporelle. On peut aussi facilement imaginer que le bateau symbolise le voyage qu’est la vie.


L’exposition Ron Mueck est donc à aller découvrir à la Fondation Cartier pour l’art contemporain jusqu’au 5 novembre. Les œuvres monumentales exposées sont vraiment très impressionnantes et parfois quelque peu troublantes. On ne peut clairement pas rester de marbre face à elles.

Que pensez-vous de ces œuvres ?


N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, à liker l’article, à vous abonner au site et à me suivre sur Instagram pour ne rien rater de mes aventures !


Rejoignez-moi sur InstagramYoutube et Facebook

6 commentaires sur « Ron Mueck, de retour à la Fondation Cartier pour l’art contemporain »

  1. Les œuvres de cet artiste sont absolument fascinantes. Je ressens une forte contradiction lorsque j’observe ses sculptures : il nous donne l’impression de vouloir nous connecter à ce que nous sommes, à cette réalité qui nous entoure, tout en voulant nous en déconnecter par la dimension de ses réalisations. Je ne saurais dénombrer les réflexions et questionnements qui m’assaillent lorsque j’observe ces sculptures, mais une chose est certaine c’est qu’elles sont sources de sentiments puissants !

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire