Joséphine Baker, une icône au Panthéon

Le 30 novembre prochain, le Panthéon ouvrira ses portes pour accueillir une nouvelle personnalité en son sein. Sixième femme à y entrer mais aussi, première femme noire, Joséphine Baker rejoint donc les personnalités qui ont marquées l’histoire de France. Qui était donc cette danseuse de cabaret sensuelle et adulée rendue au rang d’icône ? Joséphine Baker aura vécu plusieurs vies en une seule et il est grand temps de les découvrir une à une.

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Joséphine Baker, icône au Panthéon

Freda Josephine McDonald naît à Saint-Louis dans le Missouri aux Etats-Unis en 1906 dans une famille extrêmement pauvre. Dès son plus jeune âge, elle doit contribuer à la vie de la famille en allant faire le ménage chez des gens aisés en échange d’un salaire qu’elle donne à sa mère. Elle vivait dans un endroit très vétuste sans chauffage puisque très souvent, elle dira avoir commencé à danser pour se tenir chaud. La danse fait partie de sa vie depuis quasiment toujours et c’est sans doute ce qui la tient et la fait rêver. Elle quitte très tôt l’école et se marie à seulement 13 ans avec un ouvrier. Le mariage dure seulement un an et Josephine le quitte (en lui fracassant une bouteille sur la tête) pour partir à l’aventure avec des danseurs de rue qu’elle a rencontré.

C’est quelque chose qui arrivera très souvent à Joséphine Baker tout au long de sa vie. Ce genre de répétition qu’on retrouve étrangement. Très souvent, elle quittera tout pour commencer un nouveau chapitre. Famille, amants, pays… Ses rêves étaient plus forts que tout et elle n’avait aucun mal à tout quitter et à faire passer ses rêves en premier. Elle souhaitait plus que tout s’en sortir, vivre de sa passion et cela par tous les moyens.

Joséphine Baker, icône au Panthéon

Suivant alors cette troupe de danseurs, elle y rencontre son deuxième mari. A 15 ans, elle devient donc Madame Baker. Nom qu’elle gardera comme nom de scène tout au long de sa vie. A cet âge là, elle rêve de Broadway. Arrivée à New York, elle passe beaucoup de castings, en vain… C’est alors qu’elle fait sans doute LA rencontre de sa vie. Il s’agit d’une mondaine, Madame Reagan. Son mari étant ambassadeur américain à Paris, elle souhaite le retrouver là-bas et monter une troupe pour se produire à la capitale française. Celle-ci recherche donc des talents pour la suivre et forcément, Joséphine Baker lui tape à l’œil. Encore une fois, Joséphine n’hésite pas une seconde. Elle quitte toute sa vie et à seulement 16 ans, elle divorce pour la deuxième fois !

En suivant cette femme d’ambassadeur jusqu’à Paris, Joséphine Baker passe de 10 dollars par semaines à 250 ! La danseuse se produit au Théâtre des Champs-Elysées dans la « Revue Nègre » et c’est un succès ! Josephine dira très souvent qu’à Paris elle trouva enfin la liberté qu’elle recherchait tant. Elle trouvait la France beaucoup plus libérale, plus ouverte que les États-Unis où la ségrégation faisait rage. De plus dans les années folles en France, on s’intéresse énormément à la culture noire, à son esthétisme et plusieurs expositions voient le jour.

Dans cette revue mettant en scène exclusivement des artistes noirs, ceux-ci jouent clairement avec les clichés de l’époque coloniale et tourne cela en dérision. Forcément, à un moment de sa vie, cela sera énormément reproché à Joséphine Baker. On pointera ce contraste entre cette revue bourrée de clichés avec une Afrique fantasmée, érotisée et sa lutte contre le racisme.

En attendant, Joséphine devient vraiment une icône et la première star noire adorée et reconnue de tous.

En plus du Théâtre des Champs-Elysées, Joséphine Baker se produit aussi aux Folies Bergère. Elle excelle dans différentes danses que ce soit le charleston ou le swing et son déhanché devient légendaire. La danseuse devient littéralement une icône et participe grandement à l’attrait que les français peuvent avoir pour le jazz. Elle est aussi comparée à la déesse Vénus, ce qui en dit long sur sa célébrité et sa renommée. Elle devient de plus une muse pour les artistes cubistes et surréalistes mais aussi pour les écrivains.

A cette époque, je dirais entre 1925 et 1935, Joséphine Baker est vraiment à l’apogée de sa gloire. Elle peut compter sur le soutient de son imprésario et troisième mari, Giuseppe Abattino. Celui va jusqu’à organiser une tournée à travers toute l’Europe et c’est un succès. Car oui, en plus de savoir danser à la perfection, Joséphine sait aussi chanter ! Après l’Europe, Abattino organise une tournée aux Etats-Unis et là par contre c’est un peu plus compliqué… Comme je le disais, la ségrégation fait rage et le racisme est donc omniprésent. L’artiste fait alors polémique à chaque représentations. En plus d’être victime de racisme on la trouve aussi un peu trop frenchie ! Ces controverses participent tout de même à son succès car mine de rien, ça fait parler d’elle. De plus lors de ses déplacements, elle fait TOUT pour loger dans les plus beaux endroits pour montrer que sa couleur de peau n’est pas un frein à son succès et à sa célébrité. Elle tente en quelque sorte de montrer que même en étant une femme noire, on peut réussir ! Sa lutte commence donc !

En revenant de sa tournée américaine, elle divorce de son impresario pour se marier une quatrième fois en 1937 avec Jean Lion. Elle devient donc officiellement française et en est très heureuse. Son nouveau mari est de religion juive et sera énormément victime de l’antisémitisme grandissant. Elle en sera très touchée et tentera donc aussi de lutter contre les nazis, et cela, littéralement !

Joséphine Baker, icône au Panthéon

Quand la guerre éclate en 1939, Joséphine Baker devient agent de contre espionnage. Elle soutient les résistants et ouvre les portes de son château en Dordogne pour accueillir, cacher et soigner les blessés. Elle utilise aussi sa musique pour faire passer des messages secrets ! Sa vie en France est clairement menacée, elle est donc envoyée sous protection en Afrique du Nord. Tout au long de sa carrière quasi militaire je dirais, elle écrira une liste avec tous les noms d’espions nazis qu’elle aura pu croiser pour ensuite la donner aux britanniques. Belle, séduisante, talentueuse mais aussi incroyablement courageuse ! Pour tout cela, elle sera récompensée par la médaille de la résistance française en 1946 et deviendra chevalier de la légion d’honneur en 1961.

Joséphine Baker a donc jusque là tout qui lui réussi ! Malgré des amours plutôt tumultueux, elle s’en sort plutôt bien. Encore une fois, elle se retrouve divorcée et c’est en 1947 qu’elle se marie à nouveau et cette fois-ci avec Jo Bouillon. C’est avec lui qu’elle entamera sans doute le plus gros et l’un des plus beaux projets de sa vie. Joséphine Baker tombe enceinte mais accouche malheureusement d’un enfant mort né… Suite à ce drame, elle souffre d’une infection qui la pousse à subir une hystérectomie. Elle ne peut donc plus porter d’enfant. Elle décide donc avec son mari d’adopter 12 enfants de différentes origines. Ils seront pour elle sa petite « tribu arc-en-ciel ». Elle souhaitait aussi montrer que malgré les différences ethniques de chacun, on pouvait très bien vivre ensemble.

La lutte contre le racisme aura toujours été au centre de sa vie. Elle n’hésitera pas d’ailleurs à faire plusieurs allers et retours aux États-Unis pour soutenir les différents mouvements comme par exemple celui de Martin Luther King.

Joséphine Baker, icône au Panthéon

La fin de vie de Joséphine Baker est assez compliqué. En 1964 suite à un énième divorce et de nombreuses dettes elle se retrouve dans une situation financière assez alarmante. Elle est même obligée de remonter sur scène et de mettre aux enchères son château de Dordogne qu’elle aimait tant. Plusieurs personnalités sont sensibles à son désarroi. Brigitte Bardot lui envoie un chèque et la Princesse de Monaco avec qui elle était amie lui offre un appartement. Des mains se sont donc tendues ce qui en dit long sur l’affect que les gens pouvaient avoir pour elle.

C’est en 1975 que Joséphine Baker décède des suites d’une attaque cérébrale à 68 ans. Sa mort n’aura pas eu raison de sa notoriété puisqu’elle continuera des années et meme des décennies après sa mort à faire parler d’elle et à inspirer le monde entier. De nombreux artistes s’inspirent de ses spectacles et de nombreux couturiers s’inspirent de ses costumes de scène ! Personne n’a oublié cette icône du début du XXème siècle.


La vie de Joséphine Baker aura donc été sacrément mouvementée. C’est comme si elle avait vécu plusieurs vies en une seule, elle aura connu l’extrême pauvreté mais aussi la véritable richesse et ne cessera de passer d’un extrême à l’autre. Danseuse de cabaret, chanteuse, porte parole, icône, résistante, capitaine, espionne…   Sa vie n’aura certainement pas été un long fleuve tranquille mais aura marqué les esprits et surtout l’histoire de France. C’est d’ailleurs pour cela qu’en novembre prochain, elle sera accueillie au sein du Panthéon et sera donc la première femme noire à avoir ce privilège amplement mérité.

Que pensez-vous de l’histoire de Joséphine Baker ?


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