Découverte de l’Exposition Zombis au Quai Branly

« En rentrant dans cette exposition, oubliez tout ce que vous savez sur les zombis » : ces mots prononcés par Philippe Charlier, médecin légiste, anthropologue, archéologue mais aussi commissaire de la dernière exposition du Quai Branly intitulée « Zombis : la mort n’est pas une fin ? » seront à garder en tête lors de votre visite. Car en effet, cette exposition va vous faire découvrir un tout autre monde. Un monde bien loin des films d’Hollywood où les non-vivants font frissonner de nombreux spectateurs dans les salles sombres de cinéma. Un monde bien loin du notre où se mélangent croyances, religions et traditions.

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Quand on pense au « zombi« , on pense tout de suite à la pop culture, à tous ces films et toutes ces séries comme 29 Jours plus tard ou encore The Walking Dead. On imagine ces corps décharnés, dépourvus d’âme, qui marchent au ralenti et tentent de se nourrir de chaire fraiche. Le vivant lui, est hanté par la peur de se faire contaminer et de devenir lui aussi un « mort-vivant ».

Ce que l’on connait du zombi aujourd’hui, surtout dans notre culture occidentale est en réalité très différent de ce que l’on peut retrouver à Haïti ou encore en Afrique. Là-bas, le zombi existe réellement. Il est la conséquence d’une punition, d’une malédiction. Mais encore ici, la frontière reste bien mince entre le mythe, l’histoire racontée et la réalité physique.

Evidemment, quand on parle de Haïti et de ses zombis, on ne peut que penser au vaudou.

Le vaudou est une religion à part entière, un art de vivre. Un mélange de différentes religions. Cette culture est un héritage des premiers esclaves débarqués sur l’île dès le XVI° siècle. Et comme toutes religions, le vaudou haïtien (vodou) a son propre panthéon, ses propres divinités, ses propres esprits (loas). Certains initiés ont la faculté de les invoquer à travers des rituels, des danses, des chants, en jouant de la musique. Ces divinités communiquent alors avec les adeptes en les « chevauchant ».

Les morts vivent parmi les vivants, ils sont dans la nature. De même pour les esprits que l’on invoque à travers des rituels. C’est pour cela que sur leur représentation, on retrouve souvent ces entités avec une chaussure en moins : un pied dans le monde des morts et un pied dans le monde des vivants…

Le vaudou connait de nombreux adeptes encore aujourd’hui et ne s’essouffle pas. En parallèle de la société haÏtienne existe donc une dizaine de « sociétés secrètes« . Les membres de ces sociétés secrètes seraient des descendants directs de groupes d’esclaves ayant fui leurs maitres occidentaux. Chacun à sa propre fonction, ses propres pouvoirs. C’est là qu’entre en scène la société Bizango. Celle-ci tient un rôle judiciaire. C’est elle qui est chargée de la zombification, de créer des zombis.

Les initiés au vaudou connaissent très bien ces sociétés. Ils se reconnaissent entre eux grâce à leur manière de s’habiller. Les Bizangos eux sont habillés en rouge, noir et blanc. Lorsqu’un crime leur est apporté, ils sont chargés de juger le malfaiteur. Ce dernier peut se défendre bien sûr, apporter des preuves de son innocence s’il en a pour échapper à un sort dit-on « pire que la mort« . Car oui, s’il s’avère être coupable, celui-ci sera alors transformer en zombi par la société secrète.

Lors de son procès. L’accusé se retrouve devant les initiés mais aussi, devant de nombreuses poupées, des fétiches, représentant les anciens initiés. Cette « armée des ombres » est en rouge et noir, aux couleurs de la société Bizango, et sont composés de différents matériaux comme du verre, des ossements, de la cire, du bois ou du métal. On retrouve sur eux de nombreuses petites pièces de miroir servant à repousser les mauvais sorts. On en retrouve certains avec une paire de ciseaux à la main symbolisant leur dangerosité.

Mais du coup, que se passe-t-il donc lorsque l’accusé est déclaré coupable par la société Bizango ?

Le processus de zombification va alors pouvoir commencer. Un sorcier (bokor) est chargé de préparer de manière très ritualisé un poison à base d’un poisson toxique (le fufu) mélangé à des éléments végétaux et animaux urticants et à de la poudre d’ossements humains. Tout cela sera déposé dans les sous-vêtements ou dans les chaussures de la victime. Ce dernier va se gratter jusqu’au sang, ce qui fera pénétrer le poison. Quelques heures plus tard, il sera en état de mort apparente. Evidemment, il faut deux témoins pour signer le certificat de décès et la société s’arrange toujours pour que ce soit des initiés responsables de la zombification. L’enterrement se fait la plupart du temps le jour même.

Dans la nuit, le bokor revient pour déterrer le « cadavre ». Ce dernier est réanimé avec un contre poison en le flagellant avec des herbes. On lui annonce alors son statut d’esclave.

Le zombi va être très souvent envoyé de l’autre côté de l’île dans un champ de canne à sucre, une rizière ou une habitation, au service du bokor. Ce dernier va le garder en état de soumission en le privant de sel et en le gavant de psychotropes. Il regagnera sa liberté lorsque le bokor décèdera. Il n’est donc pas rare de voir des « zombis » érrer le long des routes ou terminer leurs jours dans un hôpital psychiatrique. Plusieurs témoignages ont été recueillis. Des témoignages de personnes étant sortis de cet état de soumission ou de leur famille. Car oui, en réalité, outre les rituels, les histoires de vaudou et d’étrange, c’est de cela dont on parle : de soumission chimique. C’est une forme d’esclavagisme moderne qui nous ait raconté.

Beaucoup d’hommes sont victimes de cela. Mais les femmes aussi. Certaines sont contraintes à devenir des esclaves sexuelles… En revanche, aucun enfant ne subit ce mauvais sort.

L’histoire d’Adeline est racontée au Quai Branly. Le constat de son décès a été signé le 25 juillet 2007. Elle a alors 40 ans. Un an plus tard, sa soeur la retrouve par hasard sur un marché. Adeline est internée en hôpital psychiatrique où elle dessine sur les murs de nombreux vévès dédiés à Baron Samedi et à Dame Brigitte. Elle raconte avoir été invitée à manger avec eux lors de son court séjour sous terre. Elle ne retient désormais que son nouveau nom, celui de zombi qui lui a été donné par le bokor : Mirlande Antoine.

L’exposition « Zombis : La mort n’est pas une fin ? » du Quai Branly est incroyablement riche. D’abord, on retrouve des reconstitutions comme un temple vaudou ou encore un cimetière où l’on peut retrouver de nombreuses offrandes ou sortilèges accrochés à un arbre. On dit que la sève des arbres symbolise le sang des morts. Donc forcément, ces arbres sont considérés comme étant très chargés energétiquement.

On retrouve aussi de nombreuses représentations des divinités vaudou comme le Baron Samedi, Dame Brigitte et leurs enfants guédés. Et bien sûr, on peut y croiser des poupées vaudous sous différentes formes.

On y apprend surtout une réalité. Quelque chose de moins surréaliste que ce que l’on peut voir sur nos écrans. Quelque chose de plutôt méconnu. Une religion et des rites fascinants mais aussi des dérives. Car oui, encore une fois, le phénomène de zombification existe bel et bien. Fait-il appel à des êtres supérieurs, au surnaturel ? Ou n’est-ce tout simplement pas une forme d’esclavagisme à travers une soumission chimique ? Je vous laisse vous faire votre propre opinion.

Connaissiez-vous la pratique du vaudou ?


Exposition « Zombis : La mort n’est pas une fin ?« ,

Au Musée du Quai Branly,

Du 08 Octobre 2024 jusqu’au 16 Février 2025


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12 commentaires sur « Découverte de l’Exposition Zombis au Quai Branly »

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