S’il y a bien quelque chose qui me fascine au plus haut point, c’est lorsque la réalité se confond avec l’imaginaire. Comment démêler le vrai du faux ? On pourrait énumérer différents sujets comme par exemple les nombreux mystères qui entourent le Palais Garnier ou encore l’histoire du Titanic. Ces histoires devenues par la suite des œuvres inspirées de la réalité n’ont cessé d’embrouiller l’esprit de personnes aussi curieuses que moi. Il en va de même pour cette légende anglo-saxonne, celle de de Lady Godiva.
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Lady Godiva, Marshall Claxton, 1850
La légende de Lady Godiva prendrait naissance au Moyen-Âge, au XI° siècle plus précisément. Lady Godiva serait la noble épouse du comte Leofric de Mercie (968-1057). Seigneur de Coventry que l’on placerait aujourd’hui aux alentours de Birmingham en Angleterre, celui-ci surexploiterait son peuple en leur faisant payer un nombre incalculable de taxes avec lesquelles il organisait des fêtes.
Lady Godiva, sensible à la détresse de son peuple, implora donc son époux afin qu’il abandonne les taxes. Celui-ci refusa et la nargua en lui disant que la seule chose qui l’arrêterait serait de la voir défiler nue dans les rues. A son grand étonnement, Lady Godiva le prit au mot.
La dame parcours alors les rues de Coventry, complètement nue, sur son cheval. Par respect pour elle et sans doute conscient de ce que Lady Godiva était en train de faire pour eux, les villageois restèrent enfermés chez eux pour protéger son honneur.

Lady Godiva, Joseph Van Lerius, 1870
Mais historiquement alors ? Avons-nous réellement des preuves de l’existence de Lady Godiva ?
Sa légende, en tout temps, fascina les historiens mais pas seulement. Le roi Édouard Ier, au XIII° siècle, tenta de percer le mystère. Ses recherches l’amenèrent à découvrir qu’à partir de 1057, les impôts auraient stoppé net sans forcément de détails et d’explications. En réalité, on peut facilement lier cette date à la mort du comte. Tout simplement.
On retrouve aussi de nombreuses références dans des écrits à la femme du comte Leofric de Mercie, Godgifu. Son nom varie en fonction des versions et traductions. On la décrit comme étant veuve lors de son mariage avec le comte. Ce qui veut dire qu’elle était sans doute un peu plus âgée que ce que l’on pourrait s’imaginer. Elle aurait été une femme pieuse et bienfaitrice.

Lady Godiva, John Collier, 1898
Bon et sinon, côté représentation, qu’est-ce que l’on peut dire ?
Les artistes à travers l’époque nous représente toujours la scène du défilé dans la rue. Forcément, c’est l’acte fort de l’histoire et sans doute le plus interessant. Et puis qu’on se le dise, c’est aussi une bonne excuse pour réaliser un nu.
Lady Godiva est toujours représentée sous les traits d’une jeune femme alors que comme on le disait plus haut, elle était sans doute bien plus âgée que ce que l’on pourrait penser. Ses cheveux sont très longs et elle les utilise pour cacher sa nudité comme c’est le cas dans le tableau de John Collier. On peut y voir Lady Godiva de profil sur son cheval, avec ses longs cheveux roux qu’elle tient fermement contre sa poitrine. La tête baissée, sans doute par honte, cette image peut nous donner l’impression d’un sacrifice en quelque sorte. Surtout si l’on retranscrit cette histoire au Moyen-Âge où la pudeur est reine. Lady Godiva sacrifie son honneur au profit de son peuple. Par cet acte, cette femme du XI° siècle devient un symbole de puissance féminine et d’indépendance. Après tout, n’avez-vous jamais vu des femmes se mettre nues, encore aujourd’hui, pour se faire entendre ?

Lady Godiva, Jules Lefebvre, 1890
Une autre représentation de Lady Godiva que j’apprécie particulièrement est celle de Jules Lefebvre. John Collier et lui-même ont réalisé leur toile à seulement une année d’intervalle mais de façon bien différente. Celle de Collier est dans les tons chauds, il y a quelque chose de puissant qui s’y dégage malgré l’allure prostrée de la jeune femme. Elle est sur un cheval blanc vêtue d’un apparat rouge imprimé de lions dorés. Dans la symbolique, on pourrait y voir une femme puissante certes mais peut-être aussi tentatrice. Cette marche à nu serait donc une punition si l’on replace l’histoire dans son contexte.
La représentation de Jules Lefebvre est beaucoup plus froide. Le cadrage n’est pas centrée sur Lady Godiva. Il est élargi afin que nous puissions voir la ville déserte. Elle est accompagnée d’une servante ou dame de compagnie qui dirige son cheval et l’on peut voir trois colombes volées représentant sans doute la pureté de Lady Godiva ou du moins, la pureté de son acte. Comme dans le tableau de Collier, Godiva tente de cacher sa nudité avec ses bras. Sa peau très blanche laisse émaner une certaine lumière qui encore une fois j’imagine symbolise sa pureté.
Rien ne prouve réellement l’existence de Lady Godiva, ni même cette épisode qui a tant inspiré les artistes à travers le temps. Pourtant, encore aujourd’hui, ce personnage féminin tout droit sorti de la culture anglo-saxonne est encore mentionné dans la pop-culture que ce soit dans la musique ou même dans des séries. J’ai d’ailleurs en tête un épisode de Charmed qui lui est entièrement dédié.
Cette histoire reprend clairement tous les codes des comtes du Moyen-Âge et est encore très célèbre en Angleterre. Il existe par exemple depuis mai 1678 la foire de Coventry, une commémoration où les femmes sont invitées à porter des costumes d’époque. J’imagine que ça fait un peu partie du folklore maintenant.
Lady Godiva est donc devenue avec le temps une figure d’émancipation mais aussi de puissance féminine. Comme je le disais, il n’est pas rare aujourd’hui de voir des femmes se mettre nues pour se faire entendre mais aussi pour s’affirmer et revendiquer leurs droits. Encore une fois, rien de bien nouveau sous le soleil… 😉
Connaissiez-vous cette légende anglo-saxonne, celle de Lady Godiva ?
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Lady Godiva est en fait très bien connue aux États-Unis, à cause d’une chaîne de chocolatiers, récemment fermée, qui portait son nom. Les chocolats restent disponibles dans des librairies et grands magasins. Chaque boîte porte un dessin d’elle nue sur cheval.
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C’est fou après tout ce temps, son image est encore utilisée à travers le monde. Merci beaucoup pour cette anecdote ! ☺️
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Une histoire que je découvre et que je trouve très belle ! Les représentations que tu as mis en avant dans ton article sont tout aussi magnifiques. Merci beaucoup pour cette super découverte 😉
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Merci pour ce retour ! Ravie que vous ayez pu découvrir cette histoire ! 😉
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Quelle histoire fascinante ! J’avais déjà vu la représentation de John Collier, mais je ne connaissais pas la légende de Lady Godiva. C’est très inspirant, merci pour cette belle découverte !
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Avec grand plaisir ! 😉
Merci beaucoup pour ce retour ! ✨
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