Quand Azzedine Alaia découvre la sulfureuse Jeanne-Antoinette Poisson, la Marquise de Pompadour célèbre favorite du roi Louis XV, il n’est encore qu’un enfant. Déjà à cette époque, il admire cette femme réputée pour sa grande beauté et son élégance. Coup du hasard ou coup du destin, le couturier apprend bien plus tard que l’endroit où il commence ses défilés et où il montre son propre atelier est aussi l’endroit où la marquise a reçu des siècles avant l’enseignement qui lui permettra d’accéder à la cour du roi et de s’y faire remarquer.
Azzedine Alaia trouve en Madame de Pompadour une inspiration illimitée. Femme de gout et connue pour son style renommé « à la Pompadour » elle est aussi connue pour avoir encouragé une tonne d’artiste. Passionnée d’art et de culture, elle a fortement inspiré son époque ! Le styliste, en plus d’affectionner ce personnage, se trouve surement des points communs avec elle puisque lui aussi est un passionné d’art. D’origine tunisienne, il est passionné par la culture française et son histoire. La Marquise inspirera donc ses collections et plus particulièrement celle de Printemps/Été 1992.
La Galerie Azzedine Alaia retrace donc jusqu’à janvier 2019 cette folle collection intitulée « L’alchimie secrète d’une collection » qui aura sans doute grandement marqué l’oeuvre de cet homme.
Attention, c’est là que vous allez en prendre plein les yeux !
Alaia présente donc dans cette collection sa propre image de la femme. C’est une femme ultra féminine qui nous est présentée. Sexy et parfois même scandaleuse, elle ne tombe néanmoins jamais dans la vulgarité. Elle est une femme confiante, qui s’amuse et qui marque par son élégance… Tout comme la Marquise de Pompadour !
Ces robes fourreaux mettent en valeur le corps de la femme. D’ailleurs, dans mon précédent article consacré au créateur, j’expliquais que plus jeune, il étudiait la sculpture et que par la suite, il avait gardé ce réflexe de créer des robes comme s’il sculptait le corps des femmes. C’est exactement ce que l’on voit ici, les hanches sont mises en valeur. Ces petits robes qui pourraient paraître simples sont tout de même assez osées puisque Alaia s’amuse à y suggérer les parties intimes… C’est amusant et coquin, digne de Jeanne-Antoinette ! 😉
On retrouve par la suite des jeux de transparences, un savoureux mixe entre le « dessus-dessous » que j’affectionne tant. Très à la mode d’ailleurs ces temps-ci ! Azzedine Alaia crée des robes « nuisettes ». Les jeux de transparences et les broderies anciennes suggèrent des corsets et serre-tailles, pièces évidemment majeures de la mode du XVIII° siècle. De même le col très remontant sur la robe lila fait énormément référence au style de la Pompadour. ❤
Ces vestes ne sont-elles pas hyper MAGNIFIQUES ? Ce sont mes vestes rêvées ! Encore une fois fortement inspirées de l’époque classique, ces pièces reprennent les codes mode d’une époque où les corps étaient réellement mit en valeur (à défaut d’être super confortables 😛 ). On le voit bien, les vestes sont très bien coupées et taillées pour valoriser les tailles fines. Les jupons en dessous rappellent bien sûr ceux de l’époque. On peut ici admirer un travail très minutieux et ce que je trouve vraiment sympa, c’est le rappel du jupon sur le col, les poches et les manches. C’est tellement raffiné ! Personnellement, je me vois très bien monter sur un beau cheval blanc dans une de ces vestes et des bottes cavalières ou bien des cuissardes ! ❤
Mention spéciale pour ce bustier blanc. On peut apercevoir les baleines tout le long du buste et le décolleté est mis en valeur par cette petite broderie anglaise qui dépasse délicatement. Le décolleté carré dans le dos fait très ancien et contraste avec la modernité des boutons à l’avant qui remplace le traditionnel laçage ! 😉
Ces tenues en cuir sont vraiment très intéressantes. Le créateur réinterprète cette matière brute et lui donne une nouvelle vie. Le cuir est perforé et se transforme en dentelle. Tailleur tendancieux aux coupes audacieuses, ces pièces censées être classiques, prennent la forme de bustiers et redessine le corps. Azzedine Alaia nous montre une femme fatale. Ici le laçage remplace les ordinaires boutons, à l’inverse du bustier vu dans le paragraphe précédent. 😉
On retrouve aussi la coupe de l’époque « classique » au niveau du décolleté ainsi qu’une doublure en dentelle en dessous…
Ici, Alaia nous suggère clairement une femme dominatrice, une femme de pouvoir ! On aime ! 🙂
*GIRL POWER*
Arrive sûrement les pièces au style un peu plus « modernes ». Ces longues chemises au premier abord n’ont peut-être pas grand chose à voir avec le canon de beauté qu’admirait tant Azzedine Alaia mais en y regardant de plus prêt, on peut peut-être les interpréter ! D’après moi, d’une manière très subtile, il fait tout de même référence à l’époque classique. Tout d’abord par ces grosses ceintures en cuir une nouvelle fois perforées et dentelées en guise de serre-tailles mais aussi par cette doublure, ce jupon sur la première silhouette que la robe-chemise laisse entrevoir. Et pour aller encore plus loin, on peut se dire que sur la troisième silhouette, le bas de la chemise est relevé des deux côtés pour mettre les hanches en valeur un peu à l’image des robes d’époque qui pouvait être très bouffantes à ce niveau là.
Encore des modèles de tailleurs plutôt audacieux ! 😉 On retrouve encore une fois des vestes suggérant des corsets. C’est encore un rappel du fameux « dessus-dessous ». C’est en quelque sorte tout l’art de l’érotisme mais aussi de la séduction, comment suggérer sans montrer ? C’est d’ailleurs ça pour moi qui fait le « sexy ». 😉
Les jupes crayons des tailleurs se terminent par des basques doublées d’un jupon brodé. Broderie qui se retrouve une nouvelle fois en forme de cœur (ma forme de décolleté préféré car hyper féminin !) sur le décolleté des vestes.
Azzedine Alaia a décliné ses modèles en plusieurs couleurs. Du rose, du bleu, du vert… Ce sont des couleurs ultra tendances à l’époque de la Pompadour. Des couleurs claires, joyeuses avec lesquelles on ne peut que se faire remarquer à la cour. 😉 Quand on sait à quel point la mode était importante au XVIII°…
Voici maintenant sans doute les robes les plus modernes. Comme pour les robes chemises, on pourrait penser qu’il n’y a aucun rapport avec Jeanne-Antoinette Poisson. Or, ces petites robes sulfureuses contrastent carrément avec la douceur du message qui y est inscrit : « Mon cœur est à papa ». ❤ C’est d’ailleurs ce bandeau qui rappelle l’époque classique ainsi que bien sûr, le trompe-œil, la fausse broderie.
Mention Spéciale n°2 pour cette magnifique robe noire. Si on me proposait de porter une seule robe de l’exposition, ce serait sans doute celle-ci ! MAGNIFIQUE !
Je ne sais pas pourquoi mais pour moi, Azzedine Alaia a aussi fait quelques références à l’époque victorienne. Je ne sais pas pourquoi mais certaines de ces tenues me font penser au style de cette époque. Bien sûr, de loin hein ! Après, je me dis que de manière inconsciente, je suis fortement influencée par Tim Burton et ces lignes verticales noires et blanches ! 😛
C’est aussi ça que j’aime dans l’art, même si un artiste évoque quelque chose de net et précis, le spectateur peut tout de même avoir sa propre interprétation. On voit tous quelque chose qui nous parle personnellement dans une oeuvre d’art. Je le dis assez souvent mais je le répète : la mode est un art. Vous avez d’ailleurs la preuve en image ! 😉
Voici les dernières silhouettes de l’exposition. Étrangement, je trouve que ces trois tenues se démarquent vraiment du reste de la collection. Elles sont d’ailleurs placées tout au bout de la salle et je me dis que rien n’est jamais fait au hasard. Leur couleur or déjà fait référence à la royauté évidemment. Il y a quelque chose d’assez impressionnant qui s’y échappe. J’aime beaucoup en tout cas. 🙂
Se termine donc cette magnifique exposition consacrée à Azzedine Alaia et sa collection fortement inspirée par la Marquise de Pompadour. Comme je le disais plus haut, l’expo est intitulée « L’alchimie secrète d’une collection« . Dans le mot « alchimie » on sous-entend quelque chose de magique. C’est l’art de transformer quelque chose. On peut donc imaginer qu’Alaia ait transformé sa passion et son admiration pour la marquise en quelque chose de matériel. Il l’a mise à l’honneur dans sa collection. Il a transformé ses fantasmes en réalité. ❤
La femme dépeinte par l’artiste est à l’image de celle qui aura marqué l’histoire et les arts. Elle est dominante, fière, pleine de pouvoir et bien sûr scandaleuse ! 😉 Une nouvelle fois et des siècle après sa mort, la Pompadour marquera la rue de la Verrerie ! Je vous encourage vivement à aller voir l’exposition. Elle ne coûte que 5 euros en plus et vaut vraiment le coup d’œil ! Si vous êtes fan, de mode, d’art et d’histoire, cette exposition est faite pour vous ! Tout comme ce blog ! 😛
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(Je vous laisse avec de sacrés jolis détails !)
Bravo pour toutes ces belles photos
tu m as fait rêver…dommage que l exposition soit finie
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Mais nooon c’est jusqu’au mois de janvier il me semble ! 😉
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c était moi ….mais le nom est pas passé
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