Lors de ma visite au musée Jacquemart André, j’en ai profité pour aller admirer une collection tout droit venue du Danemark. L’exposition est intitulée « Le jardin secret des Hansen » et honore les peintres français du XIXème siècle. Ce sera un article court car le sujet me parle beaucoup moins que mon habituel « bling bling » que j’affectionne tant mais je trouve tout de même que c’était une belle exposition avec de super tableaux ! Donc pourquoi ne pas aller les admirer ?
Alors, dans la catégorie passionné d’art, je vous présente Monsieur Wilhelm Hansen ! Ce danois né en 1868 est un amoureux de l’art impressionniste et plus particulièrement de l’art moderne français. Pendant deux ans, avec son épouse Henny tout aussi passionnée que lui, il accumulera une folle collection de tableaux signés par les plus grands : Monet, Manet, Degas en passant par Gauguin et Sisley et tant d’autres… Leur collection devient une vitrine de l’art moderne français au Danemark ! Dans leur Manoir, une galerie d’art rassemblant toute leur collection est ouverte au public. Aujourd’hui leur demeure est devenue un musée.
Commençons d’abord par définir ce qu’est ce fameux courant artistique : l’impressionnisme. L’impressionnisme a été une révolution. Un artiste classique restait dans l’ombre caché dans son atelier avec son modèle. Il y avait quelque chose de très intimiste. Or, arrivé au XIXème siècle, les artistes deviennent de plus en plus curieux et souhaitent peindre de nouveaux sujets, des scènes de la vie de tous les jours. Ils décident donc de sortir avec leur matériel, n’importe quel endroit se transforme alors en atelier. Les artistes impressionnistes offrent une grande place à la nature, à la lumière, au soleil. Ils souhaitent capter des moments précis, quelque chose d’éphémère qui ne se reproduira jamais : un levé de soleil, des ombres, des nuances… C’est une façon d’immortaliser un moment présent qui ne se répétera jamais pour l’éternité. Côté technique picturale aussi il y a une évolution, les coups de pinceaux sont beaucoup plus visibles et parfois presque grossiers. On voit notamment la naissance du pointillisme. Tout est une question de forme pour les impressionnistes. Faire de l’art pour l’art, créer une vérité, quelque chose à l’identique, un peu comme le ferait la photographie.
« Donner l’illusion de la vie est pour moi le principal dans une oeuvre d’art – tout doit y contribuer : la forme, la couleur, la facture. C’est la vie qui donne l’émotion » – Alfred Sisley
Les œuvres de ces artistes sont marquées par le mouvement. On s’imagine très aisément les vagues cogner contre les rochers, le vent souffler sur les arbres et la fumée s’échapper des usines. Ce mouvement est même souvent perceptible par les traces de coups de pinceaux que l’on peut voir sur les toiles comme je le disais plus haut. C’est ce que veulent les peintres : nous montrer la réalité telle qu’elle est. Ils tentent de faire oublier toute la symbolique des choses, la psychanalyse, ils souhaitent simplement créer.
En plus des paysages, la vie quotidienne devient un sujet prédominant. On a tous en mémoire les célèbres scènes de bals et autres guinguettes de Renoir. Les artistes reproduisent de plus en plus ce qu’ils voient et non plus ce qu’ils imaginent ou ce dont ils fantasment. Il y a quelque chose de beaucoup plus cartésien et de plus terre à terre. Une simple femme en train de se coiffer peut inspirer Edgar Degas. Il va alors décider de la mettre en mouvement, d’examiner son geste et de le retranscrire sur sa toile. Même Odilon Redon, connu pour être un grand rêveur et symboliste se met à faire de « simples » natures mortes.
Les couleurs utilisées deviennent de plus en plus acidulées un peu comme si la réalité elle-même pouvait être un rêve. C’est ce que l’on trouve notamment dans les œuvres de Gauguin. On trouve dans la nature ce qu’il y a de plus beau et les artistes le prouvent.
Dans cette exposition, il y a vraiment quelque chose de pure qui se dégageait, de doux et d’agréable et je pense que c’est ça que les artistes souhaitaient donner comme impression. Il y a une forme de lenteur, comme si le temps s’arrêtait et c’est encore le sentiment que j’ai aujourd’hui lorsque je me remémore les instants passés au Musée Jacquemart André. Ces paysages pourtant statiques nous donnent vraiment l’impression du vent qui souffle et d’arbres qui bougent. C’est très poétique. La nature y est vraiment reine et c’est auprès d’elle que ces peintres impressionnistes trouvaient leur inspiration. Avec elle, une nouvelle manière de créer a émergé. Le peintre veut tout simplement découvrir le monde et ce qu’il peut lui apporter à lui et son art.