Jusqu’au 7 juillet, le Musée Marmottan-Monet propose une exposition intitulée « L’Orient des peintres, du rêve vers la lumière« . Proposant une soixantaine d’œuvres de grands maîtres allant de Delacroix à Ingres et en passant par Gérôme, l’exposition présente une image fantasmée de ces terres inconnues.
Impossible d’aborder cette exposition dédiée à l’Orient sans parler du courant artistique qui a découlé de cette fascination pour l’Empire Ottoman au XVIII° siècle. Né principalement en Europe, l’Orientalisme se propage dans tous les arts, que ce soit dans la sculpture, la peinture, l’architecture ou encore les arts décoratifs. Les artistes rêvent d’un ailleurs. L’exotisme les fascine, ils rêvent d’un endroit inconnu pour la plupart. Peu d’artistes ont eu la chance d’y poser les pieds. Les œuvres orientalistes sont donc très souvent clichées. On y représente des odalisques, des femmes de harem, lascives et offertes au regard du spectateur. Les artistes se font une idée du harem et l’imagine comme un endroit très érotisé où les femmes se retrouvent entre elles, nues, dans des bains.
Ces grands maîtres se fascinent aussi pour les paysages, notamment les déserts. Ce sont des paysages inexistants en Europe. Ils rêvent tous de ces contrées lointaines. C’est en quelque sorte un besoin d’évasion pour eux et de découverte.
Voici donc une reproduction de la Grande Odalisque d’Ingres faite par Flandrin en 1903. Jean Auguste-Dominque Ingres est un pionnier de l’Orientalisme. Il a créé un idéal de beauté orientale et aura inspiré de nombreux artistes. Cette odalisque est pourtant loin d’être parfaite au niveau de physionomie : bras beaucoup trop long, vertèbres en plus, sein mal placé, angle du genoux au mauvais endroit… Lors de son exposition au Salon (= la Fashion-Week du tableau 😉 ), c’est l’incompréhension… Elle est pourtant un chef-d’oeuvre indéniable ! Ne serait-elle pas la preuve que nos défauts font aussi nos qualités ? ❤
Comme vous pouvez l’imaginer, l’Orientalisme est indissociable de l’image de la femme. Celle-ci est vraiment au centre de ce courant artistique. Je l’ai souvent dit, à une certaine époque, la représentation de la nudité était très malvenue (c’est toujours un peu le cas aujourd’hui non ?). Il était donc compliqué de réaliser un nu sans aucun but derrière. Or, avec l’orientalisme, les scènes de harem ou de bains turcs sont l’excuse parfaite pour réaliser des femmes nues. Elles sont donc réduites à de simples objets de désir : odalisques, prostituées, esclaves… Ces scènes manquent tout de même cruellement de réalisme. Elles montrent une image fantasmée des femmes orientales et non la réalité.
Peu d’artistes ont eu la chance d’aller à la découverte de l’Orient. Pour créer leurs œuvres, ils s’inspirent donc des photographies, des écrits ou encore de croquis. Certains ne se contentent pas de peindre des femmes lascives, ils créent aussi un environnement comme ce tableau d’Edouard Débat-Ponsan. Lui, à eu la chance de voyager à Constantinople. Pour autant, cette reproduction n’est pas du tout réaliste non plus.
Les artistes s’intéressent aussi à la décoration, aux ornements. Les couleurs ont une très grandes importances. Il n’est pas rare de retrouver des camaïeux de bleu, de beige ou de gris. Ces deux tableaux sont vraiment très beaux, les couleurs sont vraiment magnifiques.
Cette vision de l’Orient permet aussi aux artistes de reproduire des paysages et des scènes de rue bien différentes de ce qu’ils ont l’habitude de voir en Europe. On retrouve des paysages secs, des déserts arides, des personnages mourant de soif sous un soleil de plomb… La scène de droite réalisée par Eugène Fromentin est d’ailleurs très ambiguë car on ne sait pas si les personnages font la sieste ou s’ils sont morts… Ces contrées étrangères permettent de découvrir de nouveaux horizons. Les artistes expérimentent la lumière et tentent de la reproduire au mieux en jouant avec les ombres.
L’exposition « L’Orient des peintres, du rêve vers la lumières » au Musée Marmottan-Monet met donc en lumière une époque où l’exotisme, ce qui est étranger et donc différent, nous fascine ! Les artistes reproduisent des œuvres d’art en rendant hommage à des lieux pour la plupart inconnus ! Pour moi, c’est une quête de nouveauté pour ces maîtres, une envie de voyage et peut-être un besoin de renouveau. Les artistes cherchaient peut-être à expérimenter de nouvelles choses et à aborder de nouveaux sujets.
Que pensez-vous de cet Orient rêvé ?
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