Depuis le XVIII° siècle, la ville de Rouen est le point de ralliement de nombreux cirques et saltimbanques au point qu’aujourd’hui, elle est considérée comme étant la capitale du cirque. Pour cette nouvelle saison et jusqu’au 17 mai, la Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie propose quatre expositions de grande envergure avec comme sujet les arts du cirque. Ces expositions ont pu voir le jour grâce au prêt exceptionnel de Jeanne-Yvonne et Gérard Borg. Ces deux amoureux du cirque collectionnent depuis des années et des années objets, costumes, œuvres d’art et accessoires, se rattachant à ce monde qui les passionne tant et ayant appartenu à de grandes vedettes du cirque.
Avant de continuer, n’hésitez pas à me suivre sur Instagram (UneBreveHistoiredArt), sur Facebook,à vous abonner à mon site et à liker l’article à la fin de votre lecture s’il vous a intéressé.
La première exposition se passe au musée de la Corderie Vallois et s’intitule « En habits de lumière« . On y découvre de véritables costumes de cirque ayant appartenu aux clowns, voltigeuses et autres dompteurs de lion. C’est une exposition très colorée et pailletée qui fait clairement du bien au moral. En plus des costumes, nous pouvons y trouver différents accessoires comme des instruments de musique par exemple ou encore des affiches. C’est comme si l’on rentrait à l’intérieur d’un véritable chapiteau.
Après cette visite principalement consacrée à la mode dans le monde du cirque, nous nous arrêtons au musée des Beaux-Arts de Rouen. L’exposition intitulée « Cirque et Saltimbanques » revient sur l’arrivée du cirque en ville. On y retrouve des peintures, des affiches, des jouets et même des photographies qui relatent le lien intime qu’entretenait le cirque avec les artistes dits « classiques ». Les peintres se ruaient dans le cirque pour y chercher l’inspiration mais aussi pour y voir des corps en mouvement. Ils s’y sentaient aussi très souvent à leur place, eux-mêmes vivant parfois en marge de la société et étant très souvent incompris.
On y découvre aussi toute la logistique de ces cirques qui allaient de ville en ville. Une vie de nomade qui créa entre les artistes une véritable communauté et une entraide. On y aborde aussi le sujet des animaux dans les cirques, époque aujourd’hui complètement révolue mais qui montre que le cirque doit sans cesse se réinventer.
Direction ensuite au musée d’Histoire Naturelle afin de découvrir une exposition consacrée au cirque au Japon pendant la période Edo et Meiji (XVII-XIX°). Nous y découvrons à travers de nombreuses estampes japonaises, qui de base étaient un vecteur de publicité, ces arts de rue appelé « Misemono » (=spectacle) et qui mêlaient acrobatie et musique. Certains artistes gagnent très vite en popularité et montre un cirque différent de celui que l’on connait en occident mais qui s’y rapproche grandement. Ils attirent forcément de nombreux curieux étrangers et c’est donc au XIX° siècle que l’occident commence à s’approprier cet art japonais pour l’intégrer à son propre cirque et attirer encore plus de monde. De nombreux japonais partent alors aux Etats-Unis et en Europe mais sont victimes de racisme et de tous les clichés qu’on leur attribue.
C’est ensuite à la Fabrique des Savoirs que nous terminons cette enchainement d’exposition pour découvrir l’histoire de Buffalo-Bill. Décris comme un « saltimbanque venu de l’Ouest« , nous découvrons l’histoire de William Frederick Cody (1846-1917). D’abord chasseur de bison, il crée par la suite une troupe d’Indiens (natifs américains plutôt) et de cow-boys pour se produire sur les planches. C’est le carton plein pour son spectacle et la troupe se produit alors dans tous les Etats-Unis, au Canada et même en Europe. Par la suite, le spectacle sera enrichi d’artistes venant littéralement des quatre coins du monde. La publicité prend une importance considérable à cette époque et participe grandement au succès de ce spectacle de grande envergure.
Ces quatre expositions consacrées au cirque abordent de manière assez générale toutes les facettes dont on peut imaginer de cet univers plutôt méconnu. Le cirque est un sujet très peu représenté et qui est aujourd’hui tout de même assez moins actuel qu’au XIX° siècle par exemple. C’est donc très intéressant de s’immerger dans ce monde presque inconnu et de rentrer dans les coulisses. Une grande majorité de sujets y sont aborder, que ce soit l’architecture des lieux de représentations et leur évolution, les artistes mais aussi la condition animale, la place des femmes ou encore même les Freak Show.
Concernant les femmes d’ailleurs, elles avaient une place assez importante, quasiment égale à celle de l’homme. On pouvait voir des femmes acrobates, voltigeuses, dompteuses de lion ou encore écuyères. Très peu vêtues tout de même, elles étaient la cible de bien nombreux bourgeois… De la même manière que pouvait l’être les danseuses de l’Opéra à cette époque d’ailleurs.
Ce fut en tout cas une journée très intéressante ! Si vous passez par Rouen, n’hésitez pas à aller faire un tour à ces expositions. C’est assez dingue de se dire que quasiment tous les objets, costumes et même les œuvres d’art appartiennent au couple Borg qui de base sont des médecins. Passionnés par le monde du cirque, ils ont pu suivre de nombreuses familles circusiennes à travers les routes et ont pu acquérir de nombreuses pièces qui aujourd’hui sont gentiment prêtés à ces musées pour notre plus grand plaisir.
Quel lien entretenez-vous avec le cirque ? Personnellement, j’ai toujours adoré l’ambiance et l’esthétisme même si je ne suis pas forcément une grande fan de la présence d’animaux… Sujet très sensible d’ailleurs entre contrainte et affection…
N’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire, à liker l’article, à vous abonner au site et à me suivre sur Instagram pour ne rien rater de mes aventures !