La galerie Ceysson & Bénétière propose actuellement une exposition consacrée aux jeunes années de l’artiste française ORLAN. Récemment, je vous parlais de cette femme mondialement connue pour ses différentes performances et son travail légèrement extrême du body art. Intitulée « Striptease Historique« , l’exposition revient donc sur ses débuts entant que jeune artiste loin de la vie artistique parisienne, se mettant en scène face à son appareil photo et mettant à mal les antiques nus classiques.
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L’exposition met en avant l’artiste dans ses jeunes années au tout début des années 60. ORLAN s’oriente déjà vers la création et réalise beaucoup de photographies, des autoportraits. Un peu comme toutes les jeunes filles d’aujourd’hui, elle posait devant l’objectif, se mettait en scène. Loin du milieu artistique parisien puisqu’elle vit encore à Saint-Etienne, elle ne fait partie d’aucun groupe et n’appartient a aucun mouvement artistique. L’appartenance à un groupe d’artistes peut être extrêmement bénéfique puisque ensemble, on se pousse les uns les autres, on se conseille et surtout, on se crée un petit réseau qui peut clairement nous aider. ORLAN, elle, s’est débrouillée seule.
En plus de la photographie, elle expérimente la poésie, la peinture ou encore la sculpture. Elle est déjà une artiste touche à tout qui prend énormément de temps à créer.
ORLAN se cultive beaucoup sur le monde qui l’entoure et souhaite déjà affirmer ses idées. L’art étant dominé par les hommes et leurs représentations des femmes étant hyper érotisées, elle va réaliser un nouveau genre de nu et aller à l’encontre de ce que l’on pourrait attendre. Elle transforme les classiques poses d’odalisques lascives en quelque chose de plus surréaliste. En proposant son corps nu, elle critique aussi le marché de l’art qui d’après elle est une forme de marchandisation des corps : « Artiste, je n’ai qu’une issue : me vendre. Il faut faire face à cette situation. Je fonce. Je vais trouver monsieur Untel, je lui propose mon corps tout en lui exposant mon travail. ». Son corps devient donc son outil de travail. Peut-être souhaitait-elle aussi mettre en perspective les différences existantes entre un artiste et une artiste, les hommes n’étant pas forcément obliger de se dévêtir pour vendre. Bien au contraire, ils dévêtissent leurs modèles pour se faire de l’argent et une notoriété. Cet axe est assez intéressant je trouve et mérite d’y réfléchir…

ORLAN est donc dans un sens une artiste avant-gardiste qui se pose des questions sur son statut d’artiste femme. A défaut de pouvoir appartenir à un groupe, à défaut de pouvoir/vouloir rentrer dans un cadre préconçu, elle préfère en sortir. C’est clairement ce qu’elle représente dans cette photographie juste au dessus. Ce cadre aux allures très classiques voit son nu se détacher de lui. C’est tout de même très symbolique et reflète l’envie de l’artiste de briser ce lien avec les nus classiques et ces femmes fantasmées. De plus, quand on regarde ce cadre, on s’aperçoit qu’il est vraiment très resserré et en histoire de l’art, on appelle cela un « plan pornographique ». ORLAN tente littéralement d’échapper à ce que l’on pourrait attendre d’elle. C’est donc sans doute pour cela qu’on la retrouve sans cesse dans des positions étranges dans ses autoportraits, loin de l’image fantasmée des hommes.
De même, comme ça le sera aussi tout au long de sa carrière, ORLAN commence dans les années 60, à pointer l’hypocrisie de la société et de la religion quant à la nudité de la femme. Parce que oui, un homme nu ça passe, mais une femme nue mon dieu, que c’est vulgaire voire même blasphématoire. Avec cette série, elle pointe en plus l’injonction faite aux femmes de devenir mères absolument. Enveloppée dans un drap (souillé par le sperme de ses différents amants oui oui !), elle se confond en Vierge Marie pour au final se dévêtir au fur et à mesure. On retrouve l’artiste totalement nue, recréant la si classique « Naissance de Venus ». Au final, ORLAN quitte le cadre laissant ce drap symbolisant clairement les différentes injonctions auxquelles elle se refuse.
ORLAN aura donc des idées bien affirmées dès son plus jeune âge. Elle n’hésitera pas à jouer de son corps, à se mettre en scène pour dénoncer toutes les choses qu’elle ne comprend pas et surtout qu’elle réfute au sein de la société. Féministe des premières heures, cette artiste a dû avancer seule, s’imposer et se faire une place dans un monde typiquement masculin. Rejetant le cadre imposé et la normalité, elle s’évertuera tout au long de sa carrière à prouver sa différence et le ridicule d’une standardisation imposée par la société et les conventions.
Que pensez-vous d’ORLAN et de ses idées ?
Si vous souhaitez en savoir un peu plus sur l’ensemble de sa carrière, je vous envoie sur le portrait que j’ai publié il a quelques semaines : ORLAN et le Body Art.
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Belles photos pour illustrer ton article.
Je ne connaissais pas Orlan avant que tu n’en parles.
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