Odilon Redon, le roi des mondes imaginaires

Le rêve est un thème très récurent dans l’histoire de l’art et de nombreux artistes tentent de comprendre les mystères de leur inconscient. C’est le cas de l’artiste symboliste, Odilon Redon. Considéré comme le prince du rêve et le roi des mondes imaginaires, l’artiste nous invite donc dans son monde intérieur à travers ses œuvres, comme si celles-ci étaient des fenêtres ouvertes donnant directement accès à son jardin secret.

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Odilon Redon

Odilon Redon naît le 20 avril 1840 à Bordeaux. Ses parents viennent tout droit de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, aux Etats-Unis. Il est le deuxième arrivé d’une fratrie de cinq enfants. De nature assez fragile et souffrant de crises d’épilepsie, il est confié très tôt à son oncle qui vit à la campagne, prêt des Landes. A cette époque, il a environ 6 ans et commence à observer son environnement. Il passe des heures à admirer la nature, les nuages, le ciel, les couleurs… J’imagine que cela lui a développé une certaine sensibilité. C’est d’ailleurs à cette période qu’il commence à dessiner et à sortir les fusains. Il mène une vie assez sereine et très religieuse. Sa mère l’emmènera en pèlerinage dans l’espoir de soigner ses crises d’épilepsie et celles-ci disparaitront lorsqu’il aura 10 ans. Ses parents lui donnent vraiment une très bonne éducation puisqu’il prend en plus des cours de dessin, des cours de violon et de piano. Il  va aussi régulièrement au musée dès son plus jeune âge. Cela a clairement du l’inspirer énormément mais aussi lui donner une certaine ouverture d’esprit. Une éducation très tournée vers les arts !

Lorsqu’il a 15 ans, pendant ses cours de dessin et d’aquarelle, il découvre des artistes comme Moreaux, le maître symboliste ou encore Millet. Il s’intéresse à énormément de choses que ce soit à l’art, aux sciences ou à la théologie. Il se passionne aussi par des poètes comme Charles Baudelaire ou encore Edgar Allan Poe dont il s’inspire énormément. A Paris, il fait partie du milieu artistique et fréquente énormément les salons littéraires.

Au cours de sa carrière, Odilon Redon aura un peu touché à tout que ce soit à l’huile, aux fusains ou encore aux pastels. Son œuvre se divise en deux grandes périodes stylistiques.

La première période est sa période « noire« . Ces créations sont vraiment très étranges et très sombres. L’artiste nous présente des créatures tout droit sorties de son esprit. Il s’inspirait aussi énormément de la littérature notamment de Baudelaire et de Poe comme je le disais plus haut. Il était aussi un très grand passionné de Delacroix et comme lui, il se pensait être lui même un artiste profondément romantique. Cela peut donc expliquer ce style très « dark » propre aux artistes romantiques.

En voyant ce bestiaire assez étrange, on pourrait penser que Redon retranscrivait dans son art un certain mal être mais en réalité, sa vie à plutôt été simple et douce. La vérité est qu’il se sentait bien dans ce monde intérieur mystérieux. Il se sentait en décalage par rapport aux autres dans la vie réelle, il se sentait comme un étranger. Dans ces œuvres, nous rencontrons beaucoup d’êtres hybrides, de formes sphériques, d’œil ou encore d’araignées. Ces éléments semblent être très importants pour lui. Ces créatures sont humanisés, on les voit soit sourire, soit pleurer…

Dans un sens, Odilon Redon nous donne sa vision de la beauté et reste dans la lignée de celle de Charles Baudelaire qui affirmait que dans la beauté, il y avait forcément quelque chose d’étrange, de mystérieux.

La période noire de Redon aura bien duré 50 ans ! Pendant toutes ces années, il aura ouvert les portes sur un monde peuplé de créatures étranges tout droit sorties de son monde intérieur. Mais en 1889, quelque chose va lui apporter un peu de lumière et une période beaucoup plus colorée naît alors…

En 1880, Odilon Redon épouse Camille Falte. Elle sera un très grand soutien dans sa carrière. Le couple aura un premier enfant en 1886, malheureusement, ce petit garçon décèdera subitement 6 mois après sa naissance… Trois ans plus tard, en 1889, un deuxième petit garçon viendra au monde et un an plus tard arriveront enfin les couleurs, les pastels. 

En effet, c’est en 1990 qu’Odilon Redon réalise Les Yeux Clos. La couleur arrive timidement dans une ambiance toujours un peu mystique et onirique. Cette représentation symbolise peut-être cette partie de lui, plus colorée, qui restait endormie en lui. En réalité, Redon a toujours pratiqué le pastel et utilisé la couleur avant ça, il a d’ailleurs participé à la dernière exposition des impressionnistes en 1886. Néanmoins, la couleur apparaissait de manière beaucoup moins récurrente, le noir prédominait toujours.

Il y a eu différentes versions des Yeux Clos. On ne sait pas vraiment qui est représenté. Est-ce juste une personne endormie ? Une personne sacrée ? Une vierge ? On ne sait pas… En tout cas, entant que symboliste, on peut imaginer que le regard de cette personne, malgré ses yeux fermés, soit en réalité du côté de son monde intérieur… L’artiste nous représente donc en réalité un monde invisible pour nous spectateurs. 

Au fur et à mesure des années, Odilon Redon supprime totalement le noir et n’utilise plus que des couleurs. Celles-ci sont souvent saturées et un univers assez psychédélique se dégage des tableaux. On a vraiment l’impression de rentrer dans un autre univers. Son art reste tout de même toujours autant peuplé de créatures étranges. On retrouve notamment encore l’image du cyclope mais on retrouve aussi un cheval ailé et beaucoup plus de figurations. Il s’inspire clairement de la mythologie grecque comme tout bon artiste qui se respecte.

Quand on s’y penche de plus prêt, on se rend compte que le style d’Odilon Redon est en réalité très décoratif. Il a d’ailleurs réalisé énormément de natures mortes qui lui permettaient sans doute de jouer avec les couleurs et de se tester. Lui qui, étant enfant, passait son temps à observer le monde qui l’entourait et plus précisément la nature, est en réalité toujours resté dans cette continuité là.

Bouddha, Odilon Redon, 1906-1907

Odilon Redon a aussi réalisé beaucoup de représentation sacrées. On retrouve très souvent Bouddha ou encore l’image de Jésus. L’artiste était quelqu’un d’assez religieux de part son éducation. Il avait une très grande ouverture d’esprit et se plongeait souvent dans les livres où il s’éduquait sur divers sujets. Dans sa quête de réflexion et d’introspection, il y a fort à parier que le bouddhisme l’intéressait beaucoup.

Encore une fois, on retrouve une figuration avec des yeux clos qui stoppe le spectateur en face de lui et l’incite sans doute à faire de même. Au lieu de se tourner vers le monde extérieur, ne vaudrait-il pas mieux se recentrer sur soi ?


Odilon Redon est donc un artiste très mystérieux. Ne dévoilant jamais rien de lui et restant dans la suggestion, il se contente de montrer à quoi ressemble son monde intérieur. Son art a souvent été mal compris et perçu comme horrifique notamment en ce qui concerne sa période noire. S’interrogeant sur le monde invisible, son inconscient et ses rêves, il fait partie des pionnier du symbolisme mais il a aussi ouvert la voie au surréalisme.

Son œuvre est aussi fortement inspirée par la littérature et justement, je trouve qu’il y a quelque chose de très poétique dans ses créations

Il décède le 16 juillet 1916 à Paris et sur sa tombe est inscrit : « l’âme du roi des mondes imaginaires« …

Que pensez-vous des oeuvres d’Odilon Redon ?


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3 commentaires sur « Odilon Redon, le roi des mondes imaginaires »

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