Ivan Aïvazovsky, le maître du paysage marin

Si le XVIII° siècle est connu pour avoir été le siècle du portrait, le XIX° quant à lui est celui du paysage. Le romantisme émergeant partout en Europe, les artistes se tournent alors vers ce courant se servant du paysage à travers la peinture pour symboliser leurs émotions et exprimer leurs réflexions sur le monde. Plusieurs grands maîtres émergent et font donc du paysage leur sujet favori. C’est le cas par exemple pour cet artiste russe Ivan Aïvazovsky. Adoubé par William Turner lui-même mais aussi et surtout par le Tsar Nicolas Ier, cet artiste d’origine arménienne va devenir une figure majeure du romantisme russe et un maître du paysage marin reconnu à l’international.

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Nuit à Capri, 1841

Nuit à Capri, 1841

Ivan Aïvazovsky est né le 29 juillet 1817 à Théodosie en Crimée dans l’Empire Russe. Ses parents, d’origine arméniennes, sont venus de Pologne avec très peu d’argent en poche. Le petit Ivan, très tôt, s’intéresse à l’art. Il aime recopier des illustrations qu’il trouve dans les livres. Au fur et à mesure des années, son talent se fait connaitre de tout son entourage. Malheureusement, ses parents ayant peu d’argent ne peuvent pas lui offrir une formation artistique ou bien même juste des cours de dessins ou de peintures. Il suit donc ses cours dans une école arménienne jusqu’à ce que des gens de son village, reconnaissant son talent, se cotisent pour lui offrir une formation artistique. C’est dire à quel point les gens croient en lui à ce moment là. Ce soutien ne s’arrête pas là puisqu’en 1833, le maire de Théodosie lui-même va appuyer le jeune artiste pour le pousser à partir à Saint-Pétersbourg afin d’étudier à l’Académie Impériale des Beaux-Arts.

Quand on voit comment tout le monde s’est mobilisé pour appuyer le jeune Ivan Aïvazovsky, on ne peut que se dire que son talent devait être assez exceptionnel surtout qu’à cette époque, et surtout dans cette petite région, les gens ne devaient pas être très fortunés. Malgré tout, ils se sont mobilisés pour réaliser les rêves d’un jeune homme et je trouve ça vraiment incroyable quand on sait à quel point celui-ci marquera le courant romantique russe ! 

Bataille navale de Sinop, 1853

Bataille navale de Sinop, 1853

Arrivé à l’Académie Impériale des Beaux-Arts, le jeune Ivan Aïvazovsky va alors étudier le paysage. Il y découvre de nombreux artistes et c’est comme si tout un nouveau monde s’offrait à lui. Il est vraiment très sérieux et assidu dans son travail et cela encore une fois ne passe pas innaperçu. Il est invité à participer à de nombreuses expositions. De manière assez majoritaire, son œuvre toute entière sera dédiée à la nature, au paysage et plus précisément au paysage marin. Il y aura vraiment très peu de figuration dans ses tableaux. 

En 1835, c’est vraiment la reconnaissance ultime puisque cette fois ci c’est le Tsar Nicolas Ier lui-même qui pose ses yeux sur lui et sur son talent. L’Empereur de Russie lui fait des commandes, lui donne de l’argent pour réaliser ses œuvres mais surtout, lui propose d’accompagner l’un de ses fils à travers ses expéditions navales sur la mer baltique. Évidemment, il accepte ! Il apprendra énormément de chose et portera à jamais dans son cœur la flotte russe. 

Tempête de mer, de nuit, 1849

Tempête de mer, de nuit, 1849

En 1837, après avoir été diplômé et médaillé d’or, il reçoit une bourse et en plus de cela, on lui propose de revoyager avec la marine russe. Évidemment, encore une fois, il accepte. Il est en admiration ! Il partira plusieurs fois en voyage et même à travers l’Europe toute entière. 

De 1840 à 1844, il découvre la France, l’Italie, l’Allemagne, la Hollande… Tous ses voyages vont lui permettent d’étoffer tout son savoir faire et l’enrichir grandement. Sa popularité prend de plus en plus d’ampleur que ce soit dans l’Empire Russe mais aussi à l’étranger où il reçoit de nombreux prix. 

Ivan Aïvazovsky à son retour à Saint-Pétersbourg devient peintre de l’état major de la marine russe. C’est sans doute la reconnaissance ultime pour lui. Il devient extrêmement célèbre de son vivant et j’ai l’impression qu’aujourd’hui il n’est plus très connu, c’est d’ailleurs pour cela que je voulais absolument parler de lui aujourd’hui. Il a aussi fait de nombreuses expositions notamment à New-York, à Vienne, à Paris… Toute cette gloire à un moment donné a commencé un peu à le fatiguer. Il a souhaité retourner chez lui en Théodosie, auprès des siens, de ses premiers soutiens, de ceux qui avaient cru en lui dès le début. Il décèdera d’ailleurs là-bas le 5 Mai 1900.

Arc-en-ciel, 1873

Arc-en-ciel, 1873

Penchons nous maintenant un peu plus sur le travail d’Ivan Aïvazovsky. Ses nombreux voyages l’ont grandement aidé dans son art. Il a environ 6 000 œuvres à son actif ! Ses peintures comme celle que vous pouvez voir ci-dessus, sont réalisées de mémoire. Lorsqu’il est en voyage, il fait des croquis mais attend toujours d’être bien posé pour pouvoir peindre. Il retranscrit alors de mémoire ses émotions et utilisent le paysage marin de manière très symbolique.

Comme je le disais, ses œuvres sont très peu figuratives mais lorsqu’elles le sont, on retrouve alors des hommes face à la mer, essayant de survivre. On y ressent la petitesse de l’homme face à la grandeur de la nature comme ci celui-ci n’était en réalité qu’un grain de sable qu’une vague pouvait faire disparaître d’un coup sec.

De même, pour les bateaux qu’il apprécie beaucoup et représente aussi. C’est comme s’ils étaient à la merci de la mer, incapable de contrôler quoique ce soit. En représentant la mer dans tous ses états, Ivan Aïvazovsky fait aussi référence à la puissance des sentiments, des émotions, qui parfois, peuvent déborder et faire preuve de violence. Il fait donc en réalité référence à la condition humaine.

La bataille de Chesme, 1848 / La mer noire, 1879 

De même, l’artiste représente une vision insaisissable de la nature. Il donne alors une vision pittoresque de celle-ci, parfois violente, parfois calme. Une nature puissante où l’homme qui se croit souvent tout puissant n’a en réalité aucun pouvoir. Ivan Aïvazovsky aime ce genre de paysage. Il aime aussi les bruits qu’il entend lorsqu’il est en mer et parfois, en se concentrant bien, on pourrait presque les entendre aussi.

La lumière est aussi très importante dans son style. Le maître des lumières lui-même, William Turner reconnaîtra d’ailleurs son talent indéniable. Aïvazovsky, à l’aide de cette lumière souvent représentée par un clair de lune, donnera un aspect presque surnaturel à ses œuvres, un peu mystique. Les spectateurs peuvent clairement s’adonner à leurs rêveries en regardant ses tableaux. Ce clair de lune, parfois caché derrière des nuages, peut aussi tout simplement représenter l’espoir, la lumière au bout du tunnel.

On retrouve aussi parfois dans ses œuvres des tempêtes, symbolisant encore une fois la condition humaine ou la violence des sentiments. L’artiste souhaite nous faire passer un message, il nous dit qu’on ne peut pas forcément tout contrôler dans la vie mais qu’il y a toujours une solution, un espoir à avoir.

Chaos, XIX

Chaos, XIX

La lumière présente dans ses œuvres peut aussi être une référence à ses origines et à la culture arménienne dans laquelle il a baigné. La lumière fait alors référence à la lumière de la connaissance, à la création, à la puissance divine qui est parfois à craindre, tout comme la nature. Sa culture a vraiment été très importante pour lui, il a d’ailleurs réalisé plusieurs œuvres en rapport avec celle-ci mais ça allait encore plus loin que ça. Ivan Aïvazovsky a utilisé sa notoriété, son argent, pour venir en aide à ses compatriotes arméniens. Il a ouvert une école arménienne car l’éducation pour lui était très importante. Il a aussi fait rénover de nombreuses églises. 

Je trouve ça tellement incroyable qu’après avoir été tant aidé lorsqu’il était jeune pour réaliser ses rêves, qu’il aide lui aussi ensuite en retour. Il n’a jamais oublié ceux qui lui avait tendu la main lorsqu’il n’était encore « personne ». Il n’a pas oublié qui il était et surtout, d’où il venait. Il aurait très bien pu rester à Saint-Pétersbourg auprès de l’élite, des proches de la famille impériale mais non, il a préféré retourner et finir ses jours là où tout avait commencé pour lui. 

Bateau dans la tempête de mer, 1887

Bateau dans la tempête de mer, 1887

Ivan Aïvazovsky est donc un artiste majeure du XIX° siècle. Il est aussi une figure majeure du romantisme russe. Connu à l’internationale, il recevra de nombreux prix ainsi que de nombreux titres. Il est d’ailleurs le premier artiste étranger à être décoré de la légion d’honneur, cela montre bien a quel point il était influent dans le milieu artistique. Il était en plus reconnu de tous. Le maître de la lumière lui même, Turner, reconnaissait son talent mais aussi Delacroix

Il était aussi très apprécié dans l’Empire Russe puisqu’il faut dire qu’il leur donnait une très bonne image à travers le monde, ils en étaient fier. Très proche de la marine russe qu’il portera pour toujours dans son cœur, celle-ci, à sa mort, tirera plusieurs coups de canon en son honneur…

Que pensez-vous de ses œuvres et de cet artiste ?

Aimant particulièrement les paysages marins, je ne peux que apprécier !


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