Son Altesse Royale, le Prince Philip, Duc d’Edimbourg

A quelques mois de souffler sa centième bougie, le Prince Philip, Duc d’Edimbourg, époux de la Reine Elizabeth II, a tiré son ultime révérence. Qui était donc ce prince consort ? Marchant toujours trois pas derrière sa femme et restant toujours dans son ombre, cet homme aura pourtant été un soutien sans faille à la monarchie anglaise. Décadent et détonnant, qui était celui qu’on qualifiait d’étranger à la cour royale ?

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Philip naît en Grèce le 10 juin 1921. Il est le petit dernier de la famille et arrive après quatre sœurs. Il est le fils du Prince André de Grèce et de la Princesse allemande Alice de Battenberg. De par ses origines, on peut le rattacher à la famille impériale Romanov mais aussi à la Reine Victoria et à la famille Bonaparte.

Quelques temps après sa naissance, la famille est exilée en raison de la guerre gréco-turque. Son père, menacé d’exécution, emmène alors toute sa famille en France, à Paris, où ils seront hébergés par leur cousine, Marie Bonaparte. Cette fuite, dans la précipitation, aura eu un grand impact sur la Princesse Alice. En effet, la mère de Philip sera très vite diagnostiquée schizophrène et internée. Elle ne recevait pas beaucoup de considération de la part de son entourage considérée comme étant un peu lunaire et fantasque. On sait qu’elle était atteinte de surdité et extrêmement religieuse. Philip sera celui qui gardera un lien très fort avec sa mère et être séparé d’elle aura été très difficile surtout qu’il la verra vraiment très peu. Il n’a pas pu compter sur son père qui ira très vite faire sa vie à Monte-Carlo. Quant à ses sœurs, elles épouseront toutes des princes allemands et iront vivre en Allemagne. D’ailleurs, elles et leurs époux s’allieront au parti nazi ce qui aura un impact sur la réputation du Prince Philip.

Coté école, Philip commencera en France par une école américaine où déjà son caractère bien trempé se fera connaitre. Il part ensuite en 1928 pour le Royaume-Uni chez sa grand-mère et son oncle et ira en 1933 dans une école allemande, la Schule Schloss Salem qui sera la propriété d’un de ses beaux frères. Le responsable de cette école Kurt Hahn étant juif décide de vite partir de cette école pour fonder la Gordonstoun School en Ecosse. Le prince Philip le suit alors. Cette école, que le prince a adoré, sert à créer les leaders de demain. Philip sera l’un des meilleurs de sa promotion. 

En 1939, le Prince rejoint la Royal Navy à Dartmouth et s’imagine une longue carrière militaire. C’est d’ailleurs dans cette école formant les officiers qu’il rencontre celle qui deviendra plus tard sa femme et surtout, la Reine du Royaume-Uni et du Commonwealth. En effet, le Roi George VI vient un jour visiter l’école avec sa femme, la Reine-mère Elizabeth ainsi que ses deux filles. Le Prince Philip semble déjà se démarquer puisque c’est lui qui est chargé de chaperonner les deux petites princesses. La future reine a seulement 13 ans et a un énorme coup de foudre en le voyant. Il a 18 ans, il est grand, il est blond et elle est très impressionnée par ses exploits sportifs. Dès ce jour là, elle sait que c’est lui ! Par la suite, à l’initiative de la jeune Elizabeth, ils commencent à s’envoyer régulièrement des lettres comme des amis le feraient. C’est seulement en 1946, après la seconde guerre mondiale, dans laquelle le prince Philip a pris part, qu’il demande sa main. 

Sa relation avec la princesse sera vivement critiquée au sein de la famille royale britannique et cela pour plusieurs raisons. Certes c’est un prince, mais un prince déchu. En plus de cela, il a des origines allemandes et pire, ses sœurs sont mariées à des princes allemands nazis. On le juge pour des choses dont il n’est pas responsable. Il est pourtant reconnu comme étant un héros de guerre s’étant justement battu pour repousser les nazis. Tout comme sa mère d’ailleurs qui malgré toutes les folies qu’on lui colle sur le dos a fait de nombreuses bonnes actions dans sa vie et a même caché des juifs afin de les protéger… D’ailleurs, le prince est aussi jugé à cause des problèmes psychologiques de sa mère et de la manière dont elle s’habille. Bref, la famille royale trouve qu’il ne donne pas une bonne image, qu’il n’est pas le gendre idéal quoi. La Princesse Elizabeth n’en a que faire et décide tout de même de l’épouser. Elle l’a choisi ! 

Pour épouser la future reine, Philip doit abandonner ses titres royaux de Grèce et du Danemark. Il doit aussi se convertir à l’anglicanisme. Tout cela sont tout de même des actes forts. On lui demande même de changer son nom de famille. En effet, Philip avait prit le nom de sa mère Battenberg. Considéré comme trop allemand, celui ci devient donc « Mountbatten ». En y réfléchissant, c’est comme s’il devait dire adieu à son identité. 

Le Prince Philip, fraichement marié, pense pouvoir vivre sa vie tranquillement, au second plan pendant des années. Il continue donc sa carrière dans la Royal Navy. Il réalise d’ailleurs divers exploits militaires et gravit les échelons jusqu’à d’obtenir le plus haut grade de la marine militaire, celui d’amiral en 1953. Tout s’arrête net lorsque lors d’un voyage officiel au Kenya avec sa femme. La mort prématurée du roi Georges VI est annoncé. A seulement 25 ans, Elizabeth II devient reine et lui, à 30 ans, devient donc prince consort. Il doit donc arrêter sa carrière. C’est quelque chose de compliqué pour lui. Il a l’impression d’avoir tout perdu et surtout de ne plus avoir de liberté maintenant que sa femme est reine. Il se sent inutile.

Dans les années 50, comme vous le savez, la place de la femme se tenait derrière son mari. C’est l’homme qui gérait tout. Or, dans son couple, le Prince Philip se sent un peu rabaissé et son égo en prend un coup. Il ne peut même pas transmettre son nom de famille à ses enfants. En plus de cela, il se sent inutile car entant que prince consort, il ne tient aucun rôle ! Tout ce qu’il peut faire maintenant c’est accompagner sa femme, marcher trois pas derrière elle et la laisser gérer. Lui qui était un homme plutôt dominant et leader, il se voit maintenant mit sur le banc de touche. Sa parole ne compte pas. 

La reine était plutôt patiente avec lui et on peut dire que dans l’intimité, elle le laissait un peu reprendre un rôle un peu plus dominant. N’oublions pas, on est dans les années 50 ! La reine le laisse gérer l’éducation des enfants. Ils en auront d’ailleurs quatre. Avec le premier, Charles, ce sera plutôt compliqué dans le sens où les deux sont très différents et ne se comprennent pas. Charles est sensible et aime lire des livres, ce qui exaspère son père. Il aurait sans doute voulu que son fils soit à son image. Il s’entend en tout cas merveilleusement bien avec sa fille Anne, aventurière comme lui.

Sa fille Anne, il y a quelques jours, disaient d’ailleurs que leur père était toujours là lorsqu’ils avaient un problème et n’hésitait pas à tout mettre en œuvre pour le régler. C’était le cas concernant les amours de Charles. C’est lui qui faisait l’intermédiaire entre lui et Diana. Il n’hésitait d’ailleurs pas à écrire à cette dernière pour lui dire qu’il ne comprenait pas le choix de son fils de lui avoir préféré Camilla… 

N’ayant pas de fonction attitré, il a bien fallu que le Prince Philip se trouve des occupations. D’une certaine manière, il a modernisé la monarchie en la rendant un peu plus accessible, notamment en ouvrant les portes de leur palais aux journalistes et en se mettant en scène comme une famille normale. Il souhaitait rendre la monarchie britannique plus populaire et ça a marché lorsque l’on voit tout le merchandising autour d’eux. Il souhaitait créer une sorte de proximité avec les anglais. Il s’est aussi lancé dans des rénovations dans leurs différentes demeures même lorsqu’on lui disait de ne rien toucher. Cela montre encore une fois son caractère téméraire.

Très sensible à la jeunesse et à la solitude par rapport à son enfance loin de sa famille, il a œuvré en ce sens en créant un prix pour la jeunesse afin de motiver les jeunes générations à se dépasser : « tu es capable de plus que ce tu penses« , c’était clairement son crédo. 

Il est aussi l’un des premiers à investir dans des causes comme l’environnement et le développement durable, il est d’ailleurs Président du Fond Mondial pour la Nature de 1881 à 1896. C’est vraiment quelque chose qui lui tenait à cœur. Il a aussi œuvré dans différentes fondation mettant en avant les animaux et le sport. 

Evidemment, on ne ne peut pas parler du Prince Philip sans aborder le sujet de ses nombreuses frasques. En effet, le Prince Philip a souvent été accusé d’infidélité, de faire partie de groupes privés d’hommes mais toutes ces histoires sont un peu flou, on ne connaitra jamais la vérité. La famille royale est bien trop douée pour cacher ses vices… Garder une image lisse est le plus important pour elle. Never explain, Never complain, disent-ils ? 

Le prince a aussi été vivement critiqué pour ses prises de paroles parfois très moyennes. Blagues potaches, sexistes et racistes… Certains le qualifiaient clairement de bouffon de la reine et d’autres parlent plutôt d’un humour « british ». Chacun est libre de penser comme il le souhaite. 

La vie du Prince Philip s’est donc arrêtée ce vendredi 9 Avril 2021. Il avait donc 99 ans. Quelle longue vie et surtout quelle destinée. D’une enfance très compliquée marquée par la solitude, il deviendra le partenaire de toute une vie de la Reine Elizabeth II. Partenaire de vie mais surtout soutien infaillible, défenseur ultime de sa « Lilibeth » et conseiller. Même si le prince consort ne tenait aucun rôle dans la monarchie, la reine lui demandait souvent son avis en privée. Il était son « roc » comme elle l’a souvent dit. 

Sa personnalité et toute son histoire font de lui quelqu’un de très intéressant. En 2017, il prendra officiellement sa retraite à 96 ans ! Il détient d’ailleurs le record de longévité des conjoints des souverains du Royaume-Uni ! C’est toute une vie de service faite à la couronne et au royaume, de représentations mais aussi dans un sens, de privation car non, être roi, reine, prince, c’est pas toujours un cadeau… Il est passé à côte de ses rêves et a du dire adieu à ses ambitions en devenant le prince consort. Sa loyauté envers la reine n’aura jamais failli à travers le temps.

Voici donc la très brève histoire du Prince Philip, duc d’Edimbourg.

J’ai l’impression qu’avec le Prince Philip, une page de l’Histoire se tourne. Qu’en pensez-vous ? J’ai d’ailleurs du mal à imaginer la monarchie britannique sans la reine Elizabeth II…


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