Jusqu’au 10 juillet, le musée du Luxembourg propose une exposition dédiée aux femmes artistes de la fin du XIX° siècle et du début du XX°. Intitulée « Pionnières », l’exposition revient donc sur une époque en mouvement pour ces femmes artistes mais aussi aussi sur leur travail et leurs revendications.
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Femme aux bas blancs, Suzanne Valadon, 1904
Comme souvent ici lorsque je parle d’artiste, je parle aussi de Paris et de la liberté que cette capitale a très souvent donné à de nombreuses personnes. Capitale de la culture mais surtout lieu très prisé des peintres et des poètes, beaucoup d’artistes femmes ont elles aussi parfois traversés l’Europe pour se rendre à la capitale francaise afin d’y étudier et d’y travailler. Dans le Paris du début du XX° siècle, on retrouve déjà de grandes écoles et pour la première fois, des artistes femmes y ont accès. De plus, la capitale est un lieu majeur de rencontre où les artistes se donnent rendez-vous dans des bars ou des clubs privés.
La chambre bleue, Suzanne Valadon, 1923
Cette époque est marquée par de grands changements et un souffle de modernité en ce qui concerne le statut des femmes. D’abord muse et modèle, certaines décident à présent de passer de l’autre côté de la toile et de créer. Les rôles sont redéfinis. Les artistes femmes souhaitent désormais représenter leur propre réalité, se réapproprier leur corps mais aussi d’une certaine manière s’émanciper. Suzanne Valadon reprend ici les codes des célèbres odalisques ou Vénus de l’histoire des arts et se les réapproprie. On y voit une jeune femme étendue, vetue d’un pyjama, fumant une cigarette et des livres à ses pieds. Elle est loin d’une représentation érotique. Elle est plus dans un instant de repos, un instant rien qu’à elle.
L’étrange femme, Jacqueline Marvel, 1920
Ce changement est passé par les nombreuses guerres et révolutions qui n’ont cessé en Europe à la fin du XIX° et au début du XX° siècle. Les hommes partis au combat, les femmes doivent donc faire tourner le monde… Elles se mobilisent et deviennent infirmières, fermières, ouvrières. Certaines espèrent une vie différente, une vie libre. Je vous rappelle que nous sommes à une époque où le droit à l’IVG est inexistant, où les femmes n’ont pas encore le droit de vote et où elles doivent avoir l’accor de leur mari pour tout ! Certaines se rebellent donc et décident d’accéder à cette liberté en allant à Paris où la vie est plus douce, plus libre et où une réelle liberté culturelle, artistique et sexuelle se fait sentir. Nous retrouvons donc beaucoup de représentations du style des années folles notamment de l’entre deux guerres où l’insouciance et un vent de liberté se fait énormément ressentir.
Adrienne Monier et Sylvia Beach au Shakespeare ans Company
À Paris, les femmes artistes se démènent. Comme je le disais, elles tentent d’abord d’accéder aux grandes écoles. Certaines ont même leur propre atelier ou leur propre galerie d’art. D’autres tiennent des cafés très en vogue comme Adrienne Monier et Sylvia Beach qui voient passer de nombreux regroupements d’artistes. Étant clairement moins visibles que les hommes, elles vont redoubler d’effort. Plutôt que de se cantonner à un seul médium que ce soit juste la peinture ou juste la sculpture, ces femmes vont se lancer dans différentes choses en même temps : peinture, sculpture, mode, arts décoratifs, portraits… Ce travail acharné va leur faire gagner leur indépendance.
Lili avec éventail de plumes vertes, Gerda Wegener, 1920
En plus de moderniser un temps soi peu le statut des femmes, elles vont aussi moderniser l’art en abordant de nouveaux sujets dans leurs œuvres tel que le genre sexuel, le travail des femmes mais aussi leur loisir. Le musée du Luxembourg propose une jolie selection de tableaux de l’artiste Gerda Wegener. Cette dernière aborde le sujet de la transidentité avec sa muse Lili Elbe à une époque où l’on entendait pas parler de ce genre de choses.
Les deux amies, Tamara de Lempicka, 1923
Elles vont aussi aborder la maternité de manière plus réaliste, avec des corps plus réalistes aussi. Certaines n’hésitent pas à se dévêtir, à s’affirmer que ce soit aussi bien par rapport à leur identité mais aussi par rapport à leur sexualité comme c’est le cas pour Tamara de Lempicka qui ne cache pas sa bisexualité. Elles se réappropriont leur corps et leur représentation se différe de celles réalisés par les hommes. Les codes changent, évoluent
L’exposition « Pionnières » au musée du Luxembourg revient donc sur différents sujets d’une époque en constante évolution et montre comment les femmes artistes ont pu y jouer un rôle. Évidemment, je n’ai montré ici qu’un petit échantillon mais l’exposition revient vraiment sur énormément de choses. Vous y croiserez aussi l’iconique Joséphine Baker ou encore Coco Chanel. L’exposition se termine donc le 10 juillet. N’hésitez pas à y faire un petit tour !
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Merci pour cet article ! L’étrange femme me plaît beaucoup !
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