Cela fait maintenant des années que je souhaite tirer le portrait d’un écrivain que j’aime beaucoup sans forcément prendre le temps de le faire, il s’agit de James Matthew Barrie. Connu sous sa signature, J.M.Barrie, cet écrivain est à l’origine d’une oeuvre emblématique du tout début du XXème siècle encore bien connue et appréciée aujourd’hui, Peter et Wendy (1904). Cette oeuvre, plusieurs fois réadaptée va d’ailleurs voir à nouveau le jour sur la plateforme Disney + à la fin du mois. Mais qui se cache réellement derrière cette histoire à des années lumières d’être un conte pour enfant ? Plongeons-nous dès à présent dans l’ombre du célèbre Peter Pan.
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James Matthew Barrie naît le 9 Mai 1860 en Écosse. Il est le neuvième enfant d’une fratrie de dix frères et sœurs. Son père, David, est tisserand et sa mère Margaret est fille de maçon. Celle-ci est souvent décrite comme une femme forte et très intelligente. Avant de se marier et de fonder sa propre famille, elle tient à bout de bras ses propres frères et soeurs à la mort de leur mère. La relation que J.M.Barrie aura avec sa mère sera très spéciale. Elle marquera pour toujours la vie de l’écrivain et aura une forte influence sur sa personnalité mais aussi sur son oeuvre.
De tous ses enfants, Margaret Barrie misera tout sur David, l’ainé de James né en 1853. Il a toutes les qualités possibles : drôle, éloquent, intelligent. Elle porte tous ses espoirs sur lui et le voit réussir dans la vie. Malheureusement, à l’âge de 13 ans, David décèdera brutalement lors d’un accident à la patinoire. Cet événement dramatique marquera la famille à jamais. Plus rien ne sera jamais comme avant. La perte de David plongera Margaret dans un mutisme complet. La mère avait pour habitude de lire des livres à James, c’est même elle qui lui a donné le gout de la lecture. Mais lorsque celle-ci perdit son fils, elle resta alitée très longtemps et c’est James, alors âgé de seulement 7 ans, qui vint régulièrement dans sa chambre pour lui lire des histoires…
A seulement 7 ans, James Matthew Barrie est donc témoin d’un drame familiale qui plonge sa mère dans une dépression intense. Cet événement aura un fort impact sur sa vie mais aussi sur sa personnalité. Tout d’abord pour essayer de ranimer sa mère qui resta quand même dans un mutisme complet pendant une bonne année, il tenta de faire vivre son frère à travers lui, de le remplacer aux yeux de celle qu’il voyait dépérir à petit feu. Cela passait par agir comme lui, parler comme lui, voire même porter les vêtements de son défunt frère. Imaginez seulement, à un si jeune âge, prendre ce genre de responsabilité sur les épaules…
De plus, on décrit souvent James Matthew Barrie comme étant un adulte plutôt fluet, petit, aux allures très enfantines. J’ai plusieurs fois pu lire que le choc émotionnel subit à la mort de son frère David avait dans un certain sens ralenti sa croissance. C’est comme s’il avait tout d’un coup décidé d’arrêter de grandir. Et si vous connaissez un peu son oeuvre et notamment, les aventures de Peter Pan, la jeunesse éternelle est un thème central et récurent chez l’écrivain.
James Matthew Barrie, à la mort de son frère, se crée alors un « pays imaginaire ». Un monde où l’on reste enfant toute sa vie, un monde où son frère n’est jamais mort. On peut facilement penser qu’il tente de faire vivre David pour l’éternité. Ces histoires deviennent une manière pour lui de survivre au choc je pense mais aussi d’adoucir la peine de sa mère.
On peut aussi peut-être faire un lien entre les attentes de Margaret Barrie, qui misait tout sur son défunt fils, qui le voyait réussir sa vie et exceller avec le fait que pour le coup, James aura fait un sans faute dans sa carrière mais aussi dans ses études. Il commencera d’abord par aller étudier à Glasgow où il découvre Shakespeare. Plus tard, en 1878, il ira à l’université d’Edimbourg. Il en ressort avec un master en art quatre ans plus tard. Toujours très proche de sa mère, elle le prend un peu par les sentiments et souhaite qu’il revienne dans la maison familiale. Chose qu’il fait alors pour au final repartir et prendre son envol direction Londres.
Il commence à travailler comme journaliste pour le journal de Nottingham puis se met à son compte. Il commence aussi petit à petit à publier ses écrits, des recueils, et à écrire des petites pièces de théâtres. Ses œuvres sont de gros succès puisque ses pièces sont jouées sur scènes et acclamées. Parmi ces pièces on compte Le Fantôme d’Ibsen ou encore L’Histoire d’Amour d’un professeur.

Côté amour, James Matthew Barrie épouse en 1884 l’actrice Mary Ansell. Celle-ci était l’actrice principale d’une de ses pièces. Ils restent ensemble pendant 16 ans mais Mary demande le divorce plus tard après leur séparation en 1910. Ils n’auront jamais d’enfants ensemble. De même, concernant sa vie amoureuse, il se dit que James était assez immature sentimentalement parlant. Certains pensent qu’il était asexuel et que c’est pour cela qu’il n’eut jamais d’enfants avec sa femme. Mais entre les rumeurs et la réalité… On se rapporte souvent à lui en disant que c’était un enfant dans un corps d’adulte. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est de lui que viendrait donc le fameux syndrome de Peter Pan.

James Matthew Barrie fut vraiment un écrivain et dramaturge à succès. Il fut même plusieurs fois récompensé à travers de nombreux titres. On lui décerne par exemple le titre de baronnet en 1913 ainsi que l’ordre du mérite en 1922. Il aura clairement marqué la littérature anglaise, ça ne fait aucun doute.
Et si nous parlions un peu de l’oeuvre emblématique de J.M.Barrie ? Je dédierai un article complet et beaucoup plus détaillé sur l’oeuvre et toutes ses symboliques sans doute vers la fin du mois, pour la sortie du nouveau film Disney. En attendant, revenons sur la génèse de cette oeuvre.

Forcément, vous devez très bien connaître le roman Peter Pan et Wendy (1904) ou en tout cas, connaître les nombreux films dérivés de cette oeuvre.
Parmi celles-ci on compte bien évidemment la version des studios Disney, Peter Pan, sorti en 1953, Hook avec l’incroyable Robin Williams réalisé par Steven Spielberg en 1992 ou encore le dernier qui pour moi en valait encore le coup, Peter Pan de Paul John Hogan sorti en 2004.
La genèse de cette histoire a aussi été adaptée dans le film Neverland réalisé par Marc Forster et sorti en 2005 avec en tête d’affiche le seul et unique Johnny Depp. Ce film est énormément romantisé mais reprend en effet quelques ingrédients de la réalité car en effet, un peu comme Lewis Carroll pour Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles, J.M.Barrie imagine les aventures de Peter Pan et Wendy pour les enfants Llewelyn Davies qu’il rencontre au parc de Kensington à Londres en 1897.
Devenu très ami avec leurs parents, Arthur et Sylvia Llewelyn Davies, James devient l’oncle de cœur de George, Jack, Michael et Peter. Des prénoms qui prennent sens tout d’un coup, non ? James est si proche de cette famille qu’il devient le tuteur des enfants et lorsque le père Arthur décède, il tient à soutenir et aider financièrement la famille. Une amitié assez ambiguë naît alors entre les deux adultes. Sylvia décède en 1910 et à sa mort, elle demande à James de prendre soin de ses enfants. Ce qu’il fit puisqu’il les considèrera comme ses propres fils. Malheureusement, ces garçons eurent des fins plutôt prématurées et violentes ce qui affectera énormément l’écrivain. George meurt au front pendant la seconde guerre mondiale et Michael meurt noyé à tout juste 21 ans.

La mort aura accompagné James Matthew Barrie tout au long de sa vie. Il se dit même qu’il avait un peu le syndrome du survivant. Cela a commencé quand il était enfant, il ne comprenait pas pourquoi son frère était décédé et pourquoi lui était toujours là. Ce thème de la mort est ultra présent dans son oeuvre emblématique Peter et Wendy. Aux premiers abords, lorsque l’on pense à cette oeuvre, on pense à un roman pour enfants mais lorsque l’on se penche plus sérieusement sur celle-ci, il n’en est rien. Les thèmes abordés y sont très durs : peur phobique de la mort, peur du temps qui passe avec le tic-tac menaçant du crocodile qui revient sans cesse tout au long de l’histoire, Peter Pan qui vit sa vie comme un véritable tyran égoïste et qui n’a que faire des autres ou encore l’histoire des garçons perdus qui sont en réalité des enfants morts ou abandonnés que l’on n’a pas réclamé et bien sûr, l’image de l’adulte diabolisé sous les traits du capitaine crochet…
Que pensez-vous de James Matthew Barrie ? Connaissiez-vous l’homme derrière le personnage incroyable qu’est Peter Pan ?
Personnellement, je suis toujours fascinée par ces artistes qui arrivent à transformer des choses horribles de leur vie en quelque chose de positif car qu’on se le dise, Peter Pan a fait rêver de nombreux enfants à travers le monde malgré tout. Je reviendrai bien vite sur ce roman. Il y a encore plein de choses à dire…
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