La Fondation Azzedine Alaïa tend à faire vivre la mémoire du si regretté couturier à travers différentes expositions. Que ce soit une mise en avant de son propre travail à travers les années ou bien une mise en avant du travail d’autres personnes l’ayant fortement marqué ou influencé, son lieu de vie transformé aujourd’hui en galerie, ne cesse de lui rendre hommage. Une nouvelle exposition vient d’ouvrir ses portes et met en lumière les points communs entre le travail d’Azzedine Alaïa et celui de la célèbre couturière française, Madame Grès.
L’exposition « Alaïa / Grès : Au-delà de mode », c’est pas moins de soixante silhouettes qui se rencontrent et qui nous permettent donc de voir les similitudes de ces deux grands noms de la mode.
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J’ai déjà écris plusieurs artistes dédiés à Azzedine Alaïa, à sa vie mais aussi à son travail. Néanmoins, nous n’avons jamais abordé ici un trait de sa personnalité plutôt important : c’est un grand collectionneur. Il disposait d’environ 15 000 pièces de mode datant du XIX° siècle et du XX°. Madame Grès est considérée comme l’une des plus grandes couturières française du XX° siècle. Elle commence dans les années 30, il est donc fort probable qu’elle ait été une grande inspiration pour Azzedine Alaïa. Car oui, les deux artistes ont énormément de points communs.
Ce qui est assez drôle, c’est qu’avant que la mode ne rentre en jeu, les deux couturiers souhaitaient à la base devenir sculpteur et sculptrice. Au final, lorsque l’on regarde les créations de chacun, on se rend compte de l’influence de cet art dans leurs créations. Madame Grès disait qu’elle avait souvent l’impression de sculpter dans le tissu quant à Azzedine Alaïa, il cousait à même le corps de ses mannequins de la même manière qu’un sculpteur travaille sur son bloc de pierre. Leurs créations sont incroyablement sculpturales. Ils donnent tous deux une grande importance aux coupes et aux formes.
Madame Grès est particulièrement connue pour ses longues robes de soirées élégantes et son utilisation du jersey, matière très utilisée aussi par Alaïa. Les deux favorisent les silhouettes monochromes et ne jurent quasiment que par le noir, le blanc plâtre et les beiges. Madame Grès est aussi connue pour ses drapées incroyables. Elle mettait un point d’honneur à rendre les corps harmonieux et légers en travaillant sur des étoffes tantôt mates tantôt transparentes. Ces drapées mettaient en valeur les courbes du corps et créait une allure très sensuelle sans ne jamais rien montrer, tout en subtilité. De la même manière, Azzedine Alaïa jouait lui aussi avec les transparences et les découpes au bons endroits pour une allure sexy sans pour autant tout dévoiler non plus.
L’exposition « Alaïa / Grès : Au-delà de la mode » nous expose que des robes. Cette pièce du vestiaire féminin était sans doute une des favorites de ces deux grands couturiers du XX° siècle. Une soixantaine de robe se déclinent alors devant nous à travers différentes couleurs et différentes coupes. C’est dingue de voir toute cette diversité. Les deux artistes étaient d’accord sur un point : « Dès que l’on a trouvé quelque chose de caractère personnel et unique, il faut l’exploiter à fond et et en poursuivre la réalisation sans s’arrêter et jusqu’au bout » (Madame Grès). Les deux visaient l’excellence et n’ont cessé de recommencer jusqu’à la perfection presque de manière obsessionnelle. Leur but était de créer des robes uniques, intemporelles, faites pour durer dans le temps.
Je ne rate jamais aucune exposition consacrée à Azzedine Alaïa, il fait partie de mes créateurs favoris. J’adore aussi lorsque la Fondation fait communiquer ses créations avec celles d’autres artistes. En plus d’étoffer nos connaissances, cela nous permet de croiser les créations, de voir les inspirations du défunt couturier et ce qui l’animait. D’ailleurs, cette rentrée culturelle le met vraiment à l’honneur car en plus de cette exposition que vous pouvez retrouver dans la rue de la Verrerie vers l’Hôtel de Ville, vous pouvez retrouver une exposition au musée de la mode de Paris, au Palais Galliera, dédiée à la riche collection d’Alaïa. J’ai hâte d’aller y faire un tour.
Concernant l’exposition « Alaïa / Grès : Au-delà de la mode », vous avez jusqu’au 11 février pour aller y faire un tour.
Et si vous souhaitez en savoir plus sur ce grand couturier de talent, je vous laisse ici la liste de mes précédents articles :
- « Je suis couturier »
- L’Alchimie secrète d’une collection
- L’Art du tailleur
- Une autre pensée sur la mode
- Azzedine Alaïa face au photographe Peter Lindbergh
- Les années de formation
- Azzedine Alaïa et le photographe Arthur Elgort
N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ces sublimes robes et de me faire un retour en commentaire si jamais vous passez par la Fondation Azzedine Alaïa.
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Une Brève Histoire d'Art 
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