Héra, l’effroyable Reine de l’Olympe

Nous revoici aujourd’hui pour un tout nouveau portrait. Depuis un bon moment maintenant, je dresse le portrait des personnages féminins de la mythologie grecque. Vous pouvez déjà retrouver celui de Méduse, de Phèdre, de Danaé, de Médée ou encore celui de Perséphone. Aujourd’hui, nous allons parler de la reine de l’Olympe, Héra.

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Hera et son paon, Jean-François de Troy, XVII-XVIII

Hera et son paon, Jean-François de Troy, XVII-XVIII

Héra est sans doute l’une des déesses les plus importantes de la mythologie grecque. Sans doute aussi importante que son frère et époux, Zeus. Elle est la fille de Cronos, le Ciel, et de Rhéa, la Terre. Comme tous ses frères et sœur, elle se fait dévorer par son père jusqu’à ce que Zeus les délivre tous. Ce dernier, en libérant sa fratrie, exile son père et monte sur le trône. Il choisi sa sœur Héra pour devenir sa femme. Elle devient donc la reine du Ciel, la reine de l’Olympe et donc la reine des dieux et déesses. 

Dans la Grèce Antique, elle est connue comme étant la déesse du mariage, de la maternité et surtout, la protectrice des femmes… Toutes ces attributions sont vraiment très ironiques quand on connait son histoire. 

Jupiter et Junon sur le mont Ida, Antoine Coypel, 1699

Jupiter et Junon sur le mont Ida, Antoine Coypel, 1699

Héra est aussi respectée et vénérée que crainte. Elle est connue pour sa grande méchanceté et sa vanité. A vrai dire, elle n’apparait la plupart du temps dans les mythes que comme une persécutrice. Elle est folle de jalousie et son mari volage n’arrange vraiment rien. 

Zeus est réputé pour ses multiples conquêtes que ce soit avec des nymphes ou des mortelles. En plus des relations extraconjugales, il n’hésite pas à faire des enfants avec ses maîtresses ce qui rend dingue sa femme. Elle complote sans cesse dans son dos, que ce soit contre lui, contre ses maîtresses, ou contre ses enfants illégitimes. Une vraie persécutrice ! 

Héra et Argus, Pierre Paul Rubens, 1610

Héra et Argus, Pierre Paul Rubens, 1610

Par exemple, elle n’hésite pas à mettre deux serpents venimeux dans le berceau de Héraclès, fils illégitime de son époux. Elle le poursuivra toute sa vie sans relâche. Quant à Léto, une des nombreuses maitresses de Zeus, sur le point d’accoucher des deux dieux Olympiens Apollon et Artémis, elle interdit à la Terre d’accueillir ces deux enfants et en plus de cela, envoie le serpent Python pour la tuer. Et dire que Héra est censée être la protectrice des femmes et la déesse de la maternité…

Rubens dans son tableau Héra et Argus représente d’ailleurs une des histoires de la déesse. Io était la prêtresse d’un temple consacré à Héra et forcément, Zeus avait un coup de cœur pour elle. Ils entreprirent donc une relation. Héra folle de rage demanda à Argus, un géant à 100 yeux, de tenir Io à l’écart de son mari. Mais rien n’arrête jamais Zeus et celui-ci envoie son fils Hermès pour abattre le monstre. Sur le tableau, on peut voir Héra faire honneur au géant, lui rendre hommage, en prenant ses yeux pour les accrocher à son animal fétiche, le paon.

Junon découvre Jupiter avec Io, Lastman Pietersz Pieter XVI-XVII

Junon découvre Jupiter avec Io, Lastman Pietersz Pieter XVI-XVII

Des histoires comme celles-ci il y en a tellement. Dans les écrits, Héra n’apparait que dans ce genre d’histoire. Elle tient sans cesse le rôle de la méchante, de la jalouse. Elle passe son temps à maltraiter les maitresses de Zeus et ses enfants illégitimes. Elle jalouse aussi énormément son mari ! Pour preuve, lorsque celui-ci enfante Athéna, la déesse de la sagesse que tout le monde acclame, elle décide elle aussi d’avoir un enfant seule pour montrer à son mari qu’elle n’a pas besoin de lui. Je vois cela plutôt comme un défis, c’est comme si elle souhaitait faire mieux que lui. Au bout du compte, elle enfante Héphaïstos, le dieu des forgerons, qu’elle trouve atroce. Sans doute par honte, elle le jette d’un coup de pied de l’Olympe ! Ironique encore une fois non ? Quand on sait qu’elle est la déesse de la maternité… 

Le triomphe de Junon, François Lemoyne, XVIII

Le triomphe de Junon, François Lemoyne, XVIII

C’est assez fou encore une fois de voir que les attributs de cette déesse n’ont en réalité rien à voir avec ce qu’elle est vraiment. Le peuple de la Grèce Antique l’a vénérait énormément sans doute parce qu’ils en avait peur. Il existait d’ailleurs plusieurs fêtes en son nom, plusieurs temples fut érigés pour elle et elle était au centre de nombreux évènements tels que les mariages ou accouchements. Je suis convaincue que les grecs la craignaient tellement qu’ils faisaient tout pour ne jamais la contrarier. En tout cas, je me demande vraiment pourquoi ils lui ont donné ces attributs…

Junon trompant Jupiter avec la ceinture de Venus, Jean-Baptiste-Marie Pierre XVIII

Junon trompant Jupiter avec la ceinture de Venus, Jean-Baptiste-Marie Pierre XVIII

Au fur et à mesure de l’Histoire, les artistes reprennent le mythe de Héra. Il la représente souvent entant que reine, dominant tout le monde, même son mari. Elle n’est pour autant jamais représentée violente. Même dans la toile de Rubens vue plus haut, elle semble hyper sereine et douce alors que la scène en elle-même est assez effroyable. Je crois que ça en dit long sur ce que représente Héra. C’est comme si toutes ses folies étaient normales, à croire qu’elle passait son temps comme cela, à pourchasser, gouverner et maltraiter. C’était sa manière de se faire respecter et pour preuve, toutes ces histoires horribles se sont tellement implantées chez les grecs que son culte était tout aussi important que le culte de Zeus.

Que pensez-vous de ce personnage mythologique ? 


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15 commentaires sur « Héra, l’effroyable Reine de l’Olympe »

  1. Il est fréquent qu’une divinité connue pour un pouvoir plutôt négatif soit adorée dans l’espoir de s’en faire une alliée et de détourner sa vindicte de soi, comme les sirènes vénérées par les marins dans l’espoir de survivre à leurs voyages en mer…

    A part cela, Hera est dépeinte comme effroyablement jalouse mais les frasques de Zeus ont de quoi rendre folle de rage n’importe quelle épouse je pense, surtout si elle a le pouvoir de se venger… sauf que ne pouvant pas se venger sur son divin mari, elle s’en prendra à ses malheureuses amantes, tout comme une noble ne pourra que persécuter et chasser une domestique engrossée par le maître de maison…
    Un bel exemple de schéma où les femmes sont doublement victimes: à bien y réfléchir tout est de la faute de Zeus qui ne se retient absolument pas de coucher à droite à gauche, mais ce sont les jeunes nymphes ou mortelles qui n’avaient rien demandé qui sont punies par Héra, qui passe donc aux yeux de tous pour la vilaine de l’histoire car elle n’a pas d’autre moyen de passer sa douleur de femme trahie… Lasse de ses tromperies, elle avait déjà comploté contre Zeus en compagnie de ses frères et soeurs, et échoué, il est donc bien plus fort qu’elle et elle ne peut rien contre lui directement, à part persécuter celles qui ont le malheur de plaire à son mari…
    Et si on dit qu’elle aurait pu simplement lui rendre la monnaie de sa pièce en le trompant avec de jeunes éphèbes: elle ne le fait peut-être pas par peur de sa réaction à lui, il y a gros à parier qu’il la punirait très sévèrement de son infidélité ( ainsi que les jeunes hommes en question! même s’il ne dédaignerait pas de coucher avec eux aussi s’ils sont vraiment appétissants… ), autre explication possible : peut-être l’aime-t-elle vraiment assez pour ne pas vouloir le tromper non plus? un amour exclusif et possessif qui explique (sans les excuser) ses horribles réactions envers les amantes de Zeus…

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