Jusqu’au 22 janvier 2023, le musée d’Orsay en collaboration avec le musée d’Oslo décide de mettre à l’honneur le peintre norvégien, Edvard Munch. Considéré comme le pionnier de l’expressionnisme, il est pourtant souvent réduit à son œuvre emblématique Le Cri. Cette exposition intitulée « Edvard Munch : un poème de vie, d’amour et de mort » propose alors pas moins de 150 œuvres permettant de voir toute l’étendue de son talent et les différents questionnements qui ont jaloné sa vie.
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Mélancolie, 1892
La vie d’Edvard Munch (1863-1944) aura été marquée par différents événements tragiques qui auront clairement un impacte sur son art. La mort et la maladie viendront très tôt sonner à sa porte, ces thèmes deviendront donc récurrents.
Le musée d’Orsay propose différentes œuvres qui permettent de bien illustrer son univers. Tout au long du parcours, on entrera un peu plus dans l’intimité du peintre, dans ses pensées et ses réflexions. De manière quasiment obsessionnelles, il abordera ses sujets de prédilection sans ne jamais s’arrêter comme pour tenter d’y trouver une réponse, de se rapprocher un peu plus à chaque fois de la vérité.
Lui ayant déjà dédié tout un portrait, je ne reviendrai pas ici en détails sur la vie d’Edvard Munch. En revanche, nous allons revenir sur quelques œuvres majeures exposées au musée afin de tenter d’en apprendre davantage sur lui.

L’enfant malade, 1886
Comme je le disais, Edvard Munch a été très tôt confronté à la mort. D’abord sa mère, puis sa soeur, puis son frère… On peut dire que les membres de sa famille décède tous les uns après les autres. De plus, son père était docteur et Edvard l’accompagnait régulièrement en visite chez ses patients. Il était bien conscient que la maladie et la mort faisaient partie intégrante de la vie. Ces thèmes seront donc très récurrents dans son œuvre de manière quasiment obsessionnelle. Il fera aussi très souvent référence à sa défunte soeur Sophie ou à sa mère qui apparaîtra parfois de manière spectrale. Les œuvres de Munch nous font donc directement rentrer dans sa sphère intime.

La mort dans la chambre du malade, 1893
Le peintre norvégien est connu pour sa sélection d’œuvre faisant partie de ce qu’il appelle « La frise de la vie ». Cette frise est censée être une sorte de cycle allant du début à la fin de la vie. On y retrouve par exemple une toile représentant Adam et Ève mais aussi de nombreux tableaux ayant pour thème l’amour, la déception, la solitude et bien évidemment, la mort. Cette frise représente en réalité de manière assez cohérente le cycle de la vie ou en tout cas, telle que lui l’a vécu.


Puberté, 1895 / Le baiser, 1897
Comm beaucoup d’artistes, Edvard Munch fera de nombreuses reprises de ses propres œuvres et les dupliquera encore une fois avec une certaine obsession. Cela aura sans doute pour but dans un premier temps de se perfectionner mais on peut aussi imaginer qu’il tentait de se rapprocher au plus prêt de son idée et de l’émotion qu’il souhaitait susciter. On retrouve aussi de nombreuses fois différents motifs se baladant d’œuvre en œuvre comme si tout était lié et ne faisait qu’un… C’est d’ailleurs évident dans le tableau Puberté peint en 1895 où l’on peut apercevoir la forme du personnage du Cri dans l’ombre de la jeune fille. Ce tableau aura d’ailleurs connu plusieurs versions.
D’anciennes versions de ses œuvres se raccrochent donc aux nouvelles comme si tout recommençait à chaque fois de manière cyclique.

La mort de Marat II, 1907
« La maladie, la folie et la mort étaient les anges qui se sont penchés sur mon berceau », cette note provenant d’un carnet ayant appartenu au peintre appuie une nouvelle fois sur l’omniprésence de ses thèmes de prédilection. Après avoir fait le tour de sa sphère privée, après avoir raconté sa vie, l’artiste s’intéresse de plus en plus au théâtre et n’hésite pas à représenter des scènes qu’il a pu voir. Mais il faut tout de même garder cette idée en tête : à travers ces scènes de théâtre représentées, Munch se met souvent lui-même en scène dans la peau des personnages. Il en va de même pour cette scène historique qu’il représente ici avec la mort de Marat. Ici, Munch fait référence à son altercation avec sa maitresse Tulla en 1902 qui a littéralement failli le tuer en lui tirant dessus avec un pistolet. Il y a donc dans certaines de ces œuvres une vraie mise en scène et un symbolisme certain. L’artiste fait toujours référence à sa propre vie.

Autoportrait, 1895
Edvard Munch a aussi réalisé beaucoup d’autoportrait tout au long de sa carrière. Avec ceux-ci, l’artiste fait référence à sa solitude, au fait qu’il soit dans un sens un peu perdu dans le tourbillon de sa vie. Dans cet autoportrait datant de 1895, on retrouve un homme dans une ambiance très froide qui lui donne un côté assez spectral. De mon point de vue, j’ai l’impression que l’ombre derrière lui se scinde en deux comme pour représenter le fait qu’il se trouve déjà entre deux mondes, celui des vivants et celui des morts. D’ailleurs, il se confond presque avec l’arrière plan, un peu comme s’il disparaissait peu à peu.
Soyons bien clairs, la vie aura été une profonde souffrance pour l’artiste qui aura connu énormément de drame. La peinture lui aura permis de poser ses maux et de se questionner sur le sens de tout cela et sans doute d’exorciser ses démons.

Le Vampire, 1895
Terminons maintenant avec une de mes œuvres préférées de cet artiste, Le Vampire. La représentation des femmes est assez intéressantes chez Munch. Il rend souvent hommage à ses sœurs, à sa mère ou encore à sa tante qui l’a en partie élevé. Les autres femmes de son œuvre font souvent référence à l’amour. La vie amoureuse de l’artiste aura été assez mouvementée et dramatique. On retrouve donc des femmes aux allures de fantômes qui abandonnent leur amant sur une plage et qui symbolisent encore une fois la solitude de l’artiste. On retrouve des femmes meurtrières comme vu plus haut mais aussi des Madonnes sensuelles et tentatrices. Mais celle qui pour moi représente bien LA femme de Munch c’est celle du vampire.
Cette œuvre fait d’ailleurs partie des plus connues de son répertoire. Ici, la femme vampirise littéralement l’homme qu’elle tient entre ses bras. Ses cheveux roux se confondraient presque avec une coulée de sang. On peut apercevoir le teint vert de l’homme entre ses bras qui semblent perdre la vie… Cela est encore une fois très représentatif de ce que pense Munch à ce moment là de la gente féminine et fait sans doute encore fois référence à sa maîtresse Tulla.

Soirée sur l’avenue Karl Johan, 1892
Le musée d’Orsay à travers son exposition intitulée « Edvard Munch, un poème de vie, d’amour et de mort » revient donc de manière très globale sur la vie de l’artiste et sur son œuvre. C’est une exposition très riche où l’on retrouve de nombreux tableaux, croquis et estampes qui permettent d’en apprendre davantage sur lui et ses réflexions. Ce n’est pas moins de 150 œuvres que nous pouvons donc aller admirer qui nous montrent aussi à quel point Edvard Munch n’a cessé au cours de sa carrière de se répéter tout en se réinventant.
Que pensez-vous d’Edvard Munch ? Êtes-vous touchés par les thèmes abordés dans son art ?
Je vous renvoie une nouvelle fois sur le portrait d’Edvard Munch publié il y a déjà un bon moment maintenant : juste ici.
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